Netflix : la plateforme gagne des abonnés grâce aux boîtiers pirates, cette étude le prouve

Une étude auprès de 10 337 foyers étasuniens démontre que les boîtiers de streaming (Kodi en l’occurrence) ne sont pas aussi néfastes pour les plateformes de streaming légales que ces dernières veulent bien le dire. Bien au contraire…

Crédit : Unsplash

Comme toute avancée technologique, l’arrivée du streaming a permis de donner accès à une quantité phénoménale de contenu (audio et/ou vidéo) à des milliards de gens. Toute médaille a son revers : le streaming a amplifié le phénomène du piratage. Il était jusqu’ici de bon ton de considérer ces offres de streaming illégal comme totalement néfastes et, à terme, comme un danger existentiel pour la création de contenus. Les conclusions de l’étude “The Impact of Video Piracy on Content Producers and Distributors” (Impact du vidéopiratage sur les producteurs et distributeurs de contenu) publié par Zachary Nolan, Haoran Zhang et Jonathan Williams contredisent ce courant de pensée.

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Selon les chercheurs, l’utilisation de boîtiers de streaming illégaux basés sur Kodi ou Plex (ces lecteurs multimédia en eux-mêmes ne sont pas illégaux) n’est pas incompatible avec la souscription à des plateformes légales telles que Netflix. Au contraire, plus le phénomène du piratage progresse, plus les plateformes de streaming enregistrent de nouveaux clients. Les téléspectateurs utilisant ce type de boitiers regardent tout simplement plus de contenu piraté, plus de Netflix, plus de YouTube… En un mot, ils consomment plus. Ce qui est bon pour l’économie.

Les utilisateurs de boîtiers pirates consomment moins de télé et plus d’Internet

Les données collectées par les universitaires concernent les habitudes de consommation de plus de 10 000 foyers entre 2017 et 2018. De quoi se faire une bonne image de leurs motivations et de leur mode de fonctionnement. Parmi celles-ci, les plus faciles à analyser sont les habitudes concernant la télévision et l’utilisation d’Internet. Après avoir acquis un boîtier Kodi, la consommation de données de chaque foyer a augmenté de 2,88 Go/jour en moyenne. Si une bonne partie de la consommation de données était dédiée à du contenu piraté, les analystes ont noté que la bande passante était largement utilisée pour regarder YouTube (0,57 Go) et Netflix (0,52 Go).

La concurrence toujours plus rude entre les Amazon Prime, Netflix et autres Disney+ est donc bonne pour le consommateur, qui n’hésite pas à panacher sa consommation entre services légaux et boîtiers pirates. Dans ce contexte, selon les auteurs de l’étude, il n’y a aucune preuve que le piratage impacte négativement les profits des producteurs de contenu. Ils déclarent : “comme ce fut le cas par le passé dans de nombreuses affaires de piratage, il n’y aucune preuve concrète qui démontre un quelconque préjudice économique”.

 

Source : The Impact of Video Piracy on Content Producers and Distributors

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