Netflix refuse de parler de son empreinte carbone et estime que c’est aux utilisateurs de faire des efforts

C’est une réponse bien étrange qu’a livrée Emma Stewart, directrice de l’engagement environnemental chez Netflix, lorsque le média Le Crayon lui a demandé s’il faudrait arrêter de regarder Netflix pour des raisons écologiques. Alors que l’empreinte carbone du streaming est depuis longtemps confirmée et défendue par les chercheurs, celle-ci préfère rappeler que d’autres industries sont plus polluantes.

Crédits : 123RF

Ce n’est plus vraiment un secret pour personne que le streaming vidéo a un impact non négligeable sur l’environnement. On estime qu’une heure de visionnage sur Netflix rejette environ 100 g de CO2 dans l’atmosphère, dus à l’activité des datacenters sur lesquels sont hébergés ces contenus. À l’heure où l’urgence climatique se fait de plus en ressentir, certains utilisateurs se posent donc la question de réduire leur consommation afin de réduire, de facto, leur empreinte carbone.

Voici donc précisément la question, certes un brin provocatrice, mais non moins pertinente, qu’a posée le média Le Crayon à Emma Stewart, directrice de l’engagement environnemental chez Netflix : doit-on arrêter de regarder Netflix ? La réponse de l’intéressée est on ne peut plus étonnante. Alors que l’on aurait pu s’attendre à une confirmation de l’impact de streaming sur les émissions de CO2, Emma Stewart a préféré appeler les utilisateurs à faire des efforts sur leurs autres habitudes de consommation.

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Netflix donne des leçons d’écologie sans reconnaître son propre impact environnemental

« Les principales mesures que [les individus] peuvent prendre concernent l’alimentation », explique ainsi cette dernière, après avoir souligné qu’un « citoyen actif » peut également « se rappeler de voter » et « avoir une conversation avec son employeur ». Emma Stewart rappelle en effet qu’une alimentation riche en végétaux permet de réduire la consommation d’eau et les émissions de CO2 de l’industrie agroalimentaire. Puis celle-ci d’enchaîner sur l’importance d’équiper son foyer en équipements moins énergivore, de privilégier les transports en commun ou encore de réduire ses déchets.

Si tous ces conseils permettent factuellement de réduire sa propre empreinte carbone, difficile de ne pas penser que Netflix cherche à tout prix à camoufler son véritable rôle dans la préservation de l’environnement. L’industrie du streaming n’est certes pas la polluante de la planète. Reste qu’une entreprise, d’autant plus de l’envergure de Netflix, a bien plus de poids qu’un « citoyen actif » lorsqu’il s’agit de véritables avancées écologiques. Seulement voilà, Netflix ne souhaite pas fournir à ses utilisateurs « une mauvaise expérience de visionnage ». Pourtant, une simple réduction de la qualité suffirait à réduire considérablement son impact environnemental.

 

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