Netflix veut projeter ses films dans les cinémas en France, les distributeurs s’y opposent

Netflix prévoit de projeter certains de ses films dans les salles de cinéma en France. Cette initiative devrait permettre de mettre en avant plusieurs productions du géant du streaming. Le projet a rapidement déclenché la colère des distributeurs, qui craignent que Netflix se serve des salles obscures pour promouvoir son catalogue. 

Netflix

Netflix prévoit de projeter une poignée de ses films dans cinéma français. Dans le courant du mois de décembre, des métrages comme Le pouvoir du chien de Jane Campion, Pieces of Woman, Malcom & Marie, The Guilty ou encore The Harder They Fall, seront diffusés dans certaines salles classées “art et essai” en France.

Contacté par le Monde, Netflix a rapidement confirmé son intention de projeter certains films dans les salles obscures. Pour le géant de la VOD, il ne s'agit pas d'un festival mais d'un simple événementvisant à célébrer les films et les cinéastes”. Une dizaine de salles art et essai des réseaux MK2, Utopia ou encore Lumière de Thierry Frémaux à Lyon devraient participer à cet événement.

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Netflix subit la colère des distributeurs

L'annonce a rapidement provoqué la colère du syndicat des distributeurs indépendants (SDI) et les distributeurs indépendants réunis européens (DIRE). Dans un communiqué de presse publié par la société de distribution Le Pacte, ils s'opposent fermement au projet de Netflix. “Après le lancement annoncé du nouveau film de Jane Campion, en exclusivité sur Netflix, un mercredi 1er décembre, jour symbolique de sorties de films au cinéma, Netflix a donc réussi à transformer les cinémas en antichambre de ses services”, regrettent les distributeurs.

Pour les distributeurs, il s'agit purement simplement “d'une campagne marketing de grande échelle, une bande-annonce promotionnelle géante pour inciter des spectateurs de cinéma à s'abonner à un service payant”. Une initiative scandaleuse alors que “de nombreux films, victimes des 7 mois et demi de fermeture des salles, peinent à trouver une exposition à la hauteur de leur potentiel”. Les mesures sanitaires contre le Covid-19 ont en effet obligé les cinémas à fermer leurs portes pendant de longs mois, pénalisant de nombreux films et de nombreux acteurs du secteur.

Pour les distributeurs, les métrages signés Netflix n'ont pas leur place dans les salles de cinéma. “Si des œuvres assimilées à des « films de cinéma » se déploient sur les plates-formes, si les cinéphiles y trouvent leur compte, quel sera l’avenir des salles de cinéma et de tous ceux qui le font et le promeuvent ?”, poursuit le communiqué.

Les syndicats des distributeurs assurent que cette initiative va à l'encontre des principes de la nouvelle chronologie des médias. En développement depuis plusieurs années, cette nouvelle législation prévoit notamment d'autoriser Netflix et les autres services de streaming à proposer des films sur leurs plateformes respectives seulement 12 mois après leur sortie en salles, contre 36 mois auparavant. “Comment continuer à défendre, à vos côtés, le principe d’une exclusivité de plusieurs mois pour vos salles dans une nouvelle Chronologie des médias qui saura intégrer les plateformes à notre écosystème en respectant l’ordre des fenêtres de diffusion ?”, s'interrogent les distributeurs.


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