À l'époque de la sortie de la 3DS, Nintendo a dû faire face à un hacker expérimenté qui risquait de dévoiler des informations sur la console. Afin d'éviter des fuites, la firme japonaise l'a espionné durant des jours avant de monter un plan pour préparer une rencontre avec celui-ci.

En 2013 déjà, les hackers faisaient trembler les grandes sociétés de tech. Au point que certaines d'entre elles sont prêtes à employer des méthodes pour le moins discutables pour garder leurs informations confidentielles. À l'époque de la sortie de la 3DS, Nintendo a ainsi eu affaire à Neimod, un hacker que la firme décrit comme un “ingénieur hardware extrêmement talentueux” avec “une très grande réputation au sein de sa communauté”.

Ces propos ont été retrouvés dans des documents internes de la firme qui ont… fuités sur Internet, par ironie du sort. Dans ces derniers, on découvre que la compagnie a monté toute une opération d'espionnage avec Neimod pour cible, allant de la récolte de données sur son niveau d'éducation à des intrusions dans sa vie privée. Nintendo a ainsi pu savoir à quelle heure le hacker se trouvait chez lui ou les lieux dans lesquels il se rendait.

Nintendo a monté un plan pour faire chanter le hacker

Pour une entreprise qui s'est alliée à Microsoft et Sony pour lutter contre le harcèlement dans les jeux vidéo, ces révélations sont pour le moins cyniques. Surtout à la vue des autres éléments du document, qui révèlent que Nintendo ne s'est pas arrêtée à une surveillance rapprochée. En effet, la compagnie a également conçu tout un plan pour faire pression sur le hacker. C'est ainsi que le 15 avril 2013, une équipe a pris contact avec lui en se basant sur les informations de déplacement recueillies, en utilisant une technique dite “du bâton et de la carotte”. 

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Concrètement, le bâton fait référence aux nombreuses infractions effectuées par le hacker et la carotte aux bénéfices qu'il pouvait retirer d'une collaboration avec Nintendo. “Présentez une carte de visite”, peut-on ainsi lire dans le document, qui incite les employés à approcher le hacker “de manière non agressive, professionnelle et courtoise”. Pour ce faire, il a été recommandé de le flatter “en évoquant ses compétences en programmation” avant d'aborder le sujet épineux des piratages. En fonction de la réaction du concerné, les équipes avaient un plan adapté que vous pouvez retrouver en détail ci-dessous.

La proposition était simple : si le hacker acceptait de coopérer avec Nintendo et de garder ses révélations pour lui, aucune plainte ne serait déposée à son encontre. La firme lui aurait également proposé des compensations financières en échange de ses découvertes. Les deux partis se seraient mis d'accord pour dévoiler des informations en respectant certaines conditions, de manière à améliorer l'image de la compagnie, selon elle.

“Si l'opération est une réussite, l'image publique de Nintendo pourrait être renforcée en une entreprise moderne et protectrice de la technologie, tout en prouvant aux hackers qu'il vaut mieux se montrer coopératif plutôt qu'agressif envers la compagnie à l'avenir”, a écrit la firme. Cette prévision ne s'est toutefois pas révélée entièrement exacte, puisque trois hackers de la Team Xecuter dont un Français ont été arrêtés par le FBI après un piratage de la Swicth.

Source : docdroid