Nvidia chute en bourse après la restriction des exportations vers la Chine
Le gouvernement américain a imposé de nouvelles restrictions à l'exportation vers la Chine de puces d'ordinateurs utilisées pour la recherche sur l'intelligence artificielle, invoquant de possibles applications militaires de cette technologie.
Nvidia et AMD ont reçu l'ordre du gouvernement américain de restreindre les ventes de ses puces dédiées à l’intelligence artificielle en Chine, perturbant ainsi une activité dont le concepteur de puces s'attendait à ce qu'elle génère environ 400 millions de dollars de chiffre d'affaires ce trimestre, a indiqué la société dans un dépôt réglementaire mercredi. Ces restrictions arrivent peu de temps après que Taiwan a banni la vente de processeurs avec une fréquence supérieure à 25 MHz en Russie.
Ces annonces n’ont pas manqué de faire trembler Nvidia en bourse, puisque l’entreprise a perdu plus de 10 % de sa valeur en quelques heures seulement. Cela ne pouvait pas arriver à un pire moment pour Nvidia, car ses ventes pour le troisième trimestre de l'exercice avaient déjà connu un ralentissement significatif à cause de la disponibilité limitée de ses cartes graphiques. On rappelle également que depuis mi-août, l’entreprise a perdu près d’un quart de sa valeur en bourse.
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Les États-Unis limitent les exportations de puces vers la Chine
Ces interdictions ont été décrétées par le gouvernement américain pour empêcher que les GPU haute performance des entreprises ne soient utilisés par des militaires en Chine ou en Russie. Évidemment, la Chine n'est pas satisfaite de ces restrictions, qu'elle considère comme faisant partie d'un « blocus technologique ».
Nvidia indique que les nouveaux contrôles à l'exportation ne visent pas les puces spécifiques elles-mêmes, mais les seuils de performance qui sont étroitement associés aux processeurs Nvidia A100 et H100, soit la génération actuelle de puces. Du côté d’AMD, c’est sa puce MI250 qui est concernée par ces nouvelles restrictions.
Il reste à voir si ces restrictions auront un effet sur les capacités d'IA de la Chine à long terme, car les entreprises chinoises ont commencé à développer leurs propres GPU. Pour ne rien arranger, Nvidia fabrique l'A100 à Taiwan, un point chaud géopolitique actuel entre les États-Unis et la Chine. D’ailleurs, si une guerre venait à éclater, il est probable que nous fassions face à une nouvelle pénurie mondiale de puces.