Nvidia officialise ses nouvelles cartes graphiques GeForce RTX 5000 ainsi que son impressionnant DLSS 4, la révolution du jeu vidéo est en marche
La cérémonie d’ouverture du CES 2025 n’était autre que la keynote de NVIDIA dédiée à la présentation de sa nouvelle série de cartes graphiques RTX 50, basée sur l'architecture Blackwell. Voici tout ce qu’il faut retenir des GPU phares de l’année.
Des mois de rumeurs en tout genre ont entouré la prochaine génération de GPU Nvidia, basée sur l’architecture Blackwell déjà dévoilée auparavant pour les serveurs. Les murmures parlaient d’un “neural rendering”, de prix exhubérants, et bien d’autres folies qu’il était difficile de confirmer réellement. Il n’y a plus besoin de réfléchir aujourd’hui : NVIDIA a enfin officialisé sa nouvelle famille de cartes graphiques série 50.
Nous retrouvons ici en première ligne 4 cartes : la RTX 5090, toujours dans la droite lignée des Titan de l’époque dans le fait de proposer le maximum au prix le plus cher ; la RTX 5080, le véritable premium dédié aux joueurs, la RTX 5070 Ti, et enfin la RTX 5070, certainement celle qui sera la plus “accessible” pour les gamers exigeants. Faisons le tour du propriétaire.
NVIDIA GeForce RTX 5070 | NVIDIA GeForce RTX 5070 Ti | NVIDIA GeForce RTX 5080 | NVIDIA GeForce RTX 5090 | |
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Coeurs CUDA | 6144 | 8960 | 10752 | 21760 |
Prix | 649 euros | 884 euros | 1179 euros | 2349 euros |
Date de lancement | Février 2025 | Février 2025 | 30 janvier 2025 | 30 janvier 2025 |
Fréquence boost | 2,51 GHz | 2,45 GHz | 2,62 Ghz | 2,41 GHz |
VRAM | 12 Go GDDR7 | 16 Go GDDR7 | 16 Go GDDR7 | 32 Go GDDR7 |
Interface mémoire | 192 bit | 256 bit | 256 bit | 512 bit |
Consommation | 250W | 300W | 360W | 575W |
Des cartes graphiques monstrueuses
En termes de changements généraux sur cette nouvelle génération 50, il faut surtout retenir les améliorations apportées aux unités de calcul spécialisées. Les RT Cores de 4e génération intégrés sont par exemple capables de gérer deux fois plus d’intersections de traits que la famille 40, en prime d’une meilleure compression qui vient grandement améliorer les performances du ray tracing. Les Tensor Core de 5e génération ont eux aussi connu de grandes améliorations de performances, jusqu’à 2,5 fois plus rapide en calcul d’IA que la génération précédente. Toutes les cartes intègrent d’ailleurs de la mémoire GDDR7 bien plus véloce que la GDDR6X, ce qui garantit des bandes passantes en large hausse. Et enfin, toute la série profite du PCIe gen 5 et d’une compatibilité avec le DisplayPort 2.1b UHBR20, une spécification qui permet de traiter un signal 4K à haut taux de rafraîchissement sans aucune compression ou d’atteindre le 8K à 165 Hz au choix.
Si l’on se concentre uniquement sur ces améliorations sommes toutes relativement ordinaires, la génération RTX 50 promet des performances en hausse de 15 à 20%. Pourtant, NVIDIA indique aujourd’hui qu’une RTX 5070 sera capable de fournir les mêmes performances qu’une RTX 4090, et que la RTX 5090 est deux fois plus puissante que la RTX 4090. Pourquoi ? En un mot, et comme souvent avec NVIDIA sur ces dernières années, cela se joue sur le logiciel.
DLSS 4, la vraie révolution NVIDIA pour 2025
Le DLSS 4 a été dévoilé en grandes pompes par le biais d’un rendu en temps réel saisissant. Mais derrière ce nom simpliste se cache en vérité de multiples logiciels qu’il est important de connaître désormais. Leurs noms vous seront familiers, mais leur visage a bien changé.
La vraie nouveauté logicielle exclusive à la série 50 est la génération de multiples trames, ou DLSS Multi Frame Generation. La technologie qui a débuté sur la série 40 grâce aux OFA, ces accélérateurs matérielles intégrées exclusivement aux cartes précédentes, se transforme désormais en un modèle IA capable de générer jusqu’à 3 images supplémentaires dans le flux de rendu du jeu. Comprenez qu’il est désormais possible pour les cartes RTX 50 de tripler les images d’un titre : une “réelle”, créée par le moteur du jeu, et trois supplémentaires créées par l’intelligence artificielle de NVIDIA.
40% plus rapide, avec un usage de la RAM réduit de 30%, il promet non seulement de générer de multiples trames mais aussi de réduire l’occupation de la VRAM. Et tout cela intégralement de manière logicielle : à peine arrivés, les OFA disparaissent immédiatement des cartes NVIDIA. Vous l’avez compris : ce n’est pas pour rien que les Tensor Core sont la partie matérielle ayant reçue les plus grandes améliorations de performances. Et pour éviter les problèmes de rendu lié au CPU que pouvait affronter le DLSS 3 FG, les RTX 50 prennent le contrôle du rythme d’affichage des trames pour garantir leur stabilité à l’affichage.
Le Multi Frame Generation est exclusif aux cartes RTX 50, mais ce n’est pas le cas des autres technologies intégrées au DLSS 4. La Frame Generation classique exclusive à la génération 4 continue d’exister et d’utiliser les OFA, le Ray Reconstruction compatible avec toutes les cartes RTX persiste en tant que réduction de bruit privilégiée du ray tracing, et le DLSS comme le DLAA sont toujours présents.
Ce qui change pour toutes ces technologies ? La fin effective de l’usage des CNN, soit le type d’intelligence artificielle utilisé par NVIDIA depuis l’avènement du DLSS 2 il y a 6 ans de ça. Le développeur passe désormais à un modèle dit “transformer”, capable de recevoir le double des paramètres du CNN pour permettre une plus grande compréhension de la logique des pixels d’une image. De biens grands mots pour un résultat plus évident : le traitement est plus qualitatif, et les petites errances connues du DLSS comme la tendance à effacer des détails fins, créer des petites “vibrations visuelles” ou des rémanences sur certains éléments disparaissent grâce à ce nouvel usage.
Le changement est drastique à bien des égards. Si les premiers exemples fournis par NVIDIA sont saisissants, il ne faut pas oublier pour autant que ce modèle repart essentiellement de zéro. C’est-à-dire qu’à l’image du DLSS 2.1 par rapport au DLSS 2.0, on imagine que de nouveaux petits couacs seront repérés et corrigés rapidement, et que le modèle transformer s’améliorera avec le temps comme un bon vin. Toujours est-il que grâce à ce nouvel usage, le DLSS 4 est théoriquement capable de partir d’une image générée traditionnellement de 2 millions de pixels et pousser par intelligence artificielle la création des 30 millions de pixels restants pour une image complète. Le gain de cette technique ? Une perte de qualité théoriquement minime voire imperceptible, pour un gain de performance phénoménal.
Large compatibilité du DLSS 4
Mais la meilleure surprise est finalement la compatibilité de cette nouvelle vague de technologies logicielles. Si le DLSS 4.0 en version Multi Frame Generation, soit la technique exclusive aux RTX 50, sera limité à 75 jeux au lancement (dont Alan Wake 2, Cyberpunk 2077 ou le dernier Indiana Jones), l’amélioration des autres technologies NVIDIA se fera… en un clic.
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Si un jeu compatible DLSS 2, 3 ou encore 3.5 ne s’est pas mis à jour lui-même pour profiter du DLSS 4, il sera possible de forcer l’usage du modèle transformer en passant par l’application NVIDIA App. Cette dernière permettra en effet de forcer l’activation de ces nouvelles technologies en un clic.
Vous l’avez bien compris : les jeux qui supportent déjà les technologies NVIDIA actuelles pourront directement profiter de ces mises à jour. Les jeux compatible Frame Gen vont pouvoir profiter du Multi Frame Generation, quand le modèle CNN pourra être remplacé par le modèle Transformer pour gagner en qualité d’image.
Et pour optimiser toujours plus la latence du système afin de trouver le temps à ces multiples modèles d’intelligence artificielle d’être exécutés simultanément, NVIDIA ne compte pas uniquement sur les performances de ses cartes. Reflex passe en 2e génération, et est désormais capable de réduire la latence jusqu’à 75% en réussissant à caler le rendu d’une trame sur le dernier clic d’une souris avant qu’elle ne soit envoyé au moniteur. Un principe assez fou qui plaira autant à ceux cherchant à profiter du DLSS 4 qu’à ceux cherchant à avoir la latence la plus infime possible dans une partie classée.
Les ordinateurs portables sous RTX 50
Notez que toutes ces nouvelles cartes auront également le droit à une version mobile moins puissante pour les ordinateurs portables (la RTX 5090 mobile est plus proche d’une RTX 5080 de bureau, à titre de comparaison), qui seront toutes également compatibles avec le DLSS 4 Multi Frame Generation. Les PC portables gamers sous RTX 50 seront disponibles à partir du mois de mars.
Pour ceux-ci, il faudra tout d’abord noter que les améliorations physiques des cartes permettront à des PC jusque là limités aux RTX 4070 d’accueillir avec aise une RTX 5090. Petit format, maxi puissance ? Possible sur cette nouvelle génération. Les améliorations de Max-Q prévues pour cette génération permettront également de profiter d’une autonomie théoriquement améliorée de 40% par rapport à la génération précédente. Rien d’étonnant en cela, puisque les calculs IA poussés par le DLSS 4 sont en vérité moins gourmands qu’une réelle création de trame, mais NVIDIA profite également de la gestion améliorée du voltage de la mémoire GDDR7 pour cela.
Prix et date de sortie des RTX 5090, 5080 et 5070
La nouvelle famille GeForce RTX 50 sera disponible en France bien plus rapidement qu’on ne le pense… et pas forcément aux tarifs en euro que l’on imaginait. Constatez plutôt :
- RTX 5090 : 2349 euros, 30 janvier
- RTX 5080 : 1179 euros, 30 janvier
- RTX 5070 Ti : 884 euros, sortie en février
- RTX 5070 : 649 euros, sortie en février
Certes, la 5090 augmente largement de prix par rapport à la RTX 4090, vendue à 1949 euros à sa sortie. Cette catégorie proche des anciennes “Titan” ne souffre d’aucune concurrence, et fait donc essentiellement ce qu’elle veut avec sa tarification. Mais il faut voir que pour les produits plus adaptés aux consommateurs classiques, à des niveaux d’exigences et de tarifs plus pondérables, la 5080 est elle en dessous du prix officiel de la RTX 4080 à sa sortie (1469 euros) et plus proche du prix corrigé de la RTX 4080 SUPER annoncée à 1109 euros.
La série 5070 est même en très légère baisse. La 4070 Ti était annoncée à 899,90 euros, quand la version classique était elle à 659 euros. Si les rumeurs voulaient que NVIDIA se goinfre sur les tarifs de cette génération, il n’y a finalement vraiment que la RTX 5090 qui enfle largement en prix. Une excellente nouvelle donc, sauf pour nos amis les plus fous et fortunés.