Obsolescence programmée : les fabricants accusés de tout faire pour réduire la durée de vie des TV

L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) dénoncent le peu de moyens débloqués par les marques pour favoriser la réparabilité des télévisions et allonger leur durée de vie. Faible stock des pièces détachées. Design tout intégré. Prix de la réparation. Tout est fait pour que les consommateurs choisissent de remplacer une TV même si elle fonctionne encore.

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Dans le domaine de la consommation, l’obsolescence est un terme qui regroupe aujourd’hui plusieurs notions. L’obsolescence naturelle. L’obsolescence programmée. Et l’obsolescence perçue. La première concerne les produits qui ne peuvent plus remplir leur fonction parce que les normes technologiques changent. Le passage à la TNT est l’exemple le plus flagrant. La deuxième est décidée par une marque pour favoriser son renouvellement. La dernière concerne le consommateur qui voudrait bien changer de produit pour profiter des dernières innovations, même s’il n’en a pas forcément besoin. L’exemple du 8K, vanté par les marques, est un bon exemple. Parce qu’il n’y a que peu ou prou de contenus 8K aujourd’hui.

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L’obsolescence programmée est certainement la plus déloyale envers le consommateur. Parce qu’elle force ce dernier à renouveler son matériel, alors qu’il aurait pu encore servir s’il avait été réparable. L’indice de réparabilité des smartphones et de tous les appareils électroniques obligatoire depuis le 1er janvier 2021 est une bonne méthode pour identifier les produits qui dureront plus longtemps. Dans le domaine des téléviseurs, l’indice moyen est de 6,8 / 10. C’est plutôt bon, mais il existe de fortes disparités entre les très bons élèves et les cancres du fond de la classe.

Peu de pièces détachées, design inadapté, coût de la réparation élevé

L’association HOP (Halte à l’Obsolescence Programmée) pointe justement du doigt les marques de TV pour leur manque d’implication générale dans la lutte contre l’obsolescence programmée et pour la réparabilité de leurs produits audiovisuels. Dans un rapport édité cette semaine (et accessible gratuitement sur son site), l’association explique que rien n’est fait pour engager le consommateur à réparer sa télévision.

Les pièces détachées ne sont pas disponibles assez longtemps. Les composants les plus fragiles sont intégrés à d’autres, notamment à la dalle. Si bien que, même si la pièce est disponible, il faut souvent tout changer pour réaliser la réparation. Un prix parfois plus élevé que la valeur du téléviseur. L’association explique également que la grande majorité des pannes s’effectuent après 6 ou 7 ans de durée de vie. Alors que le consommateur s'attend à amortir son téléviseur pendant 11 ans.

Les mises à jour logicielles ne couvrent pas le cycle de vie du produit

Et ce n’est pas tout. Car l’association explique aussi que la partie logicielle ne permet pas non plus d’assumer une durée de vie trop longue. Les mises à jour ne couvrent pas l’ensemble du cycle de vie. Les applications préinstallées sont souvent trop nombreuses (avec un espace de stockage trop étriqué), rendant impossible l’installation d’une mise à jour majeure. Le système d’exploitation devient rapidement obsolète, ne permettant pas d’installer des applications récentes. Nous voyons souvent cela dans les SmartTV sous Android TV.

Bien sûr, tout n’est pas la faute des marques. Le consommateur et le législateur ont également leur part de responsabilité. Le circuit de la réparation est trop cher. Il n’y a pas d’aide ou de bonus pour l’achat d’un produit reconditionné. Et le consommateur se laisse séduire par le discours marketing. C'est un sujet important puisque l'humanité a généré 53 millions de tonnes de déchets électroniques en 2019.

Source : Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP)

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