Opérateurs mobiles : une qualité réseaux inadmissible chez certains opérateurs selon l’UFC Que Choisir
Dans une étude publié aujourd’hui, l’association de consommateurs UFC-Que choisir établit un rapport pour le moins accablant sur la qualité de service des opérateurs télécoms français en 3G et 4G, sur la base de plus de 10 000 données récoltées dans les régions de Paris, Bordeaux et Aix en Provence.
D’abord, il y a un fossé entre les promesses faites par les opérateurs et la qualité réelle du service. Ensuite, il existe des disparités énormes entre les opérateurs. Pire encore, les écarts de qualité entre les grandes villes et la province ont du mal à passer.
Free bon dernier sur la 3G, SFR sur la 4G.
Premier constat de l’UFC-Que choisir : la différence de qualité entre les promesses faites par les opérateurs et la réalité est relativement importante. Ainsi Orange et Bouygues Telecom sont les bons élèves sur la 3G puisqu’ils s’en sortent avec un taux de qualité 87,6% pour le premier et de 83,3% pour le second.
SFR fait moins bien avec 76,4% et Free est bon dernier avec seulement 65% de taux de qualité. Et lorsque le réseau passe par les antennes d'Orange, le résultat est catastrophique. L'itinérance n'assure aucune qualité de service. L’association UFC-Que choisir explique cet écart de qualité par un exemple concret de la manière suivante :
Concrètement, par exemple sur le streaming vidéo, gourmand en bande passante, un abonné naviguant via l'itinérance aura 6 fois moins de chance de pouvoir l'utiliser dans de bonnes conditions que s'il passe sur le réseau propre de l'opérateur !
Concernant la 4G, l’écart est tout aussi important. Orange et Bouygues sont toujours en haut du panier avec respectivement 90,2% de taux de qualité et 84,6%. Mais ici c’est SFR qui est le mauvais élève avec 72,1% alors que Free s’en sort à la troisième place avec 78,9%. Le débit 4G de SFR est presque égal à celui de la 3G d’Orange ! Seulement 3 Mb/s séparent la 4G de l’opérateur au carré rouge de l’opérateur historique !
Des disparités géographiques importantes
Outre ces importantes différences entre opérateurs, ce sont les disparités selon les zones géographiques qui sont pointées du doigt par l’association de consommateurs. Ainsi, à Paris, le débit médian en téléchargement est de 35,1 Mb/s contre 28,3 Mb/s à Bordeaux et 12,1 Mb/s à Aix-en-Provence, soit trois fois moins rapide qu’à Paris !
Et ce constat est fait chez tous les opérateurs, même si les proportions sont plus ou moins importantes selon l’opérateur. Le plus grave est que dans certaines villes et pour certains opérateurs, les débits sont bien loin des promesses faites dans les campagnes publicitaires. A Aix-en-Provence par exemple le débit médian 4G de SFR est de 3,2 Mb/s ! Alors que le débit théorique est de 115 Mb/s.
Un constat alarmant pour l’association UFC-Que choisir et révoltant. En effet, le marché global de la téléphonie mobile repose sur ces débits. Même si les différences entre débit théorique et débit réel sont assimilées par les consommateurs, de tels écarts restent inadmissibles.
On propose des forfaits 4G en vantant les mérites de débits plus rapides pour des usages bien spécifiques. Les consommateurs sont avant tout consommateurs de contenus, et le débit est l’élément clé pour certains.
Mais les produits font aussi partie de ce système bien rôdé. Quand les réseaux sont en 4G, les utilisateurs doivent choisir des smartphones compatibles 4G pour pouvoir bénéficier de tous les services.
Ceci implique un nouvel achat de smartphone, qui, malgré l’émergence de constructeurs chinois notamment qui proposent des produits performants à des tarifs intéressants, représente tout de même un budget conséquent.
C’est un tout qui pousse sans cesse l’utilisateur à consommer davantage, à participer à cette course à la technologie. Mais les services doivent être rendus, ce qui n’est pas le cas pour certains.
Et c’est ce que reproche l’association aux géants des télécoms. A l'heure où on nous parle déjà 4G+ et de 5G, il serait peut-être judicieux de fournir des services existants de qualité.