Orange : l’Etat menace de ne plus être actionnaire, l’opérateur s’en moque
Solide sur ses appuis, avec un chiffre d’affaires et des résultats nets en hausse, Orange jouit à l’heure actuelle d’une très bonne situation. Une période plus que confortable pour l’opérateur qui semble à première vue prêt à accepter un potentiel futur désengagement de l’Etat dans son capital (23 %). C’est en tout cas ce qu’a laissé sous-entendre Stéphane Richard, président-directeur général du groupe, lors de son passage dans le « Club de l’économie » ce mercredi 24 mai.
Ce n'est un secret pour personne, les gouvernements jouent un rôle majeur et ont une certaine influence quant à l’avenir de certains groupes. Ces derniers détiennent en effet une partie de leur capital et sont par conséquent “responsables” de leur avenir. De quoi se mettre dans une posture dite de « handicap » pour ces entreprises, qui se doivent quelque part de rendre des comptes aux hautes autorités.
Preuve en est avec Orange, l’Etat français participant à hauteur de 23% de son capital soit près d’un quart. Pourcentage qui pourrait bien « évoluer » à en croire les propos du nouveau président, Emmanuel Macron, déclarant que l’opérateur « n’est ni une entreprise du secteur nucléaire ou de la défense, ni une entreprise assurant un service public en monopole ». Ce qui ne semble pas être du goût de certains et notamment du PDG d’Orange, qui ne voit pas une privatisation d’Orange comme quelque chose de pénalisant. Bien au contraire !
Orange n’est pas contre un retrait de l’Etat de son capital
Invité du « Club de l’économie » du Monde ce mercredi 24 mai, Stéphane Richard, président-directeur général du groupe Orange, s’est exprimé au sujet d’un potentiel futur retrait de l'État du capital de l’opérateur. L’intéressé se dit être prêt à faire cavalier seul :
Il est possible que l’Etat compte tenu de la situation, des finances publiques, des besoins d’investissements y compris dans d’autres entreprises soit amené à envisager un désengagement de Orange, total ou partiel, je n’ai pas d’information là dessus, je me borne à regarder les déclarations de campagne y compris celles du président élu qui a envisagé cette possibilité. Je dirais que chez Orange, on se prépare à cette éventualité.
Pour déclarer dans la foulée que Orange possède “toutes les caractéristiques pour pouvoir faire face à cette situation (financièrement) sans aucun problème”. Propos qui font référence à la très bonne situation financière du groupe, témoin entre autre, d’un chiffre d’affaire et de résultats nets en hausse ainsi qu’une dette en baisse de près de 2 milliards d’euros l’an dernier.
Á l’heure où le marché des télécoms ne tourne désormais qu’autour de trois acteurs à savoir Orange, Bouygues Télécom et Free – SFR étant devenu Altice – il est intéressant de voir comment la situation va évoluer. L’Etat pourrait-il tourner le dos à l’entreprise de Mr Richard pour devenir le nouvel actionnaire d’un autre opérateur ? Telle est la grande question à se poser et dont la réponse devrait être donnée très prochainement.