Orange, Free, Bouygues, SFR : une alliance des télécoms est inévitable selon le PDG d’Altice
Les opérateurs français pourraient bientôt remettre le sujet de la consolidation des télécoms sur la table. Patrick Drahi, patron d’Altice, maison-mère de SFR, affirme en effet que la menace d’un rachat par un opérateur américain est trop grande pour être ignorée. Seule une alliance permettrait d’éviter cette issue.
Bien qu’elle a fait couler beaucoup d’encre il y a quelques années, la consolidation des télécoms n’a pourtant jamais eu lieu. En 2018, Olivier Roussat, PDG de Bouygues Telecom, avait notamment déclaré que le système à quatre opérateurs est idéal tant que le secteur reste profitable. Seulement, cela pourrait bientôt être amené à changer. Patrick Drahi, fondateur d’Altice, maison-mère de SFR, en est persuadé : la menace américaine qui pèse sur le marché français finira par avoir raison de la détermination des opérateurs.
Interrogé hier par les sénateurs à propos de la concentration des médias, l’homme d’affaires est revenu sur le sujet. Dans un premier temps, il a été très clair : « il n’y a aucune étude de rapprochement » à l’heure actuelle entre les opérateurs, selon lui. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé. « J’ai tout essayé », affirme-t-il, mais ses tentatives de rachat ou d’accord n’ont jamais abouti. Pour autant, lui qui « aime bien insister dans la vie » et qui « n’est pas pressé » est persuadé que le rapprochement est inévitable.
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La consolidation des télécoms, c’est pour bientôt
En effet, la menace des opérateurs américains, bien plus importants que ceux français, pèse bel et bien sur le marché hexagonal. « Le profit de chacun des opérateurs américains est supérieur au chiffre d’affaires de l’ensemble du marché des télécoms français. Comment voulez-vous que l’on résiste à ces gens-là ? C’est impossible », explique Patrick Drahi.
Pour lui, c’est certain : si les opérateurs français ne s’allient pas rapidement, ce n’est qu’une question de temps avant qu’ils ne se fassent racheter pour leurs homologues outre-Atlantique. Le PDG d’Altice ne s’est pas étendu sur les conséquences d’une telle transaction, mais on devine qu’il n’est pas particulièrement enjoué par cette perspective. Reste à voir si ses confrères l’écouteront.