Orange, Free, SFR … : les subventions n’incitent pas à changer de mobile plus souvent selon l’Arcep
L’Arcep a publié une étude sur l’incidence de la subvention opérateur sur le renouvellement des smartphones. Selon le document, les Français ne changent pas beaucoup plus souvent de téléphone s’il l’achète avec une subvention, balayant une idée reçue. En outre, la proportion de smartphones achetés avec une subvention a été divisée par quatre en 10 ans.
Depuis le lancement de Free Mobile, Xavier Niel martèle qu’il représente une alternative égalitaire et honnête à la subvention opérateur. Vous savez ce qu’est la subvention opérateur : vous bénéficiez d’une belle ristourne pour l’achat d’un smartphone contre un engagement de 12 ou 24 mois à un forfait mobile. Au début des années 2010, plus de 8 smartphones sur 10 étaient achetés avec une subvention.
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Grâce aux offres Free Mobile (puis Sosh, B&You et Red by SFR), les consommateurs ont enfin pris conscience du coût du téléphone dans leur abonnement. Si bien que les consommateurs ont, petit à petit, commencé à acheter leur téléphone sans forfait. Opération réussie donc, dans une certaine mesure, pour Xavier Niel.
Il continue d’ailleurs à défendre ce modèle avec l’arrivée de Flex, une offre qui permet d’acquérir un smartphone en leasing (avec option d’achat après les 24 mois du contrat). Selon le patron de Free, cette solution lutte contre l’obsolescence induite par le modèle de la subvention, les opérateurs cherchant à engager leurs abonnés dès qu’ils montrent un signe d’infidélité. Et quoi de mieux que de leur faire une offre sur un nouveau modèle ?
L'Arcep affirme que les subventions opérateur ne favorisent pas le renouvellement anticipé
Selon l’Arcep, la réalité n’est pas aussi dichotomique. Et le délai entre deux renouvellements est assez homogène, qu’un smartphone ait été acheté avec ou sans subvention. Le gendarme français des télécoms a présenté cette semaine un rapport commandé par le ministère de la transition écologique et le secrétariat d’État chargé de la transition numérique. Et selon ce dernier, les propriétaires d’un smartphone acheté nu gardent très légèrement plus longtemps leur smartphone que les utilisateurs l’ayant acheté avec une subvention.
37 % des Français gardent leur smartphone plus de deux ans, un chiffre qui tombe à 31 % sur les clients qui ont bénéficié d’une subvention. L’âge moyen des smartphones connectés aux réseaux des opérateurs serait de 32 mois, un chiffre qui descend à 29 mois sur les terminaux subventionnés. La différence est donc considérée comme négligeable, tant et si bien que « les données disponibles ne permettent pas de distinguer un lien significatif entre mode de distribution et durée de vie des terminaux mobiles », peut-on lire dans le rapport.
La subvention concerne seulement 1 smartphone acheté sur 5 en France
D’autant plus que la subvention pèse moins qu’il y a dix ans. D’abord, 29,5 % des smartphones neufs vendus en France ont été achetés en 2020 avec une subvention. Ce chiffre tombe à 20 % en comptant les smartphones neufs et reconditionnés. Soit une proportion quatre fois moindre qu'il y a dix ans. Ensuite, les forfaits avec subvention ne représentent plus que 21 % des forfaits souscrits en 2020.
L’étude démontre ainsi que la subvention opérateur n’est plus un facteur aussi aggravant sur l’empreinte du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre. L’Arcep préconise de travailler davantage sur l’allongement de la durée de vie des produits, par l’extension du support technique des smartphones (comme l’a annoncé Google avec les Pixel) et par le renforcement de l’offre reconditionnée. Rappelons que les smartphones génèrent 11 % des émissions de gaz à effet de serre du numérique en France, en troisième position derrière les télévisions et les ordinateurs portables.