Orange : pour son PDG, “la neutralité du net est l’ennemie de l’innovation des opérateurs”
Il y a quelques jours, nous vous expliquions qu’Orange, comme SFR et Bouygues Telecom, avait mis en place une nouvelle option dans ses forfaits mobiles professionnels baptisée “Débit Confort” qui permet aux clients de bénéficier d’un débit mobile prioritaire. Un internet mobile à deux vitesses qui va à l’encontre de la Neutralité du Net. Pour le PDG d’Orange, Stéphane Richard, “la neutralité du net est l’ennemie de l’innovation des opérateurs”.
Ce matin, Stéphane Richard était invité sur le plateau de BFM Business. Le PDG d’Orange était venu présenter la nouvelle offre fibre dont nous vous parlions hier. Mais son interlocuteur a souhaité faire le point avec lui sur cette nouvelle option “Débit Confort”. Le PDG assume complètement son choix et à la question “Est-ce l’internet mobile à deux vitesses ?” il a simplement répondu “Oui”.
Un internet à deux vitesses ne pose pas de problème à partir du moment où le standard est accessible à tout le monde – Stéphane Richard, PDG d’Orange –
Selon lui, un internet à deux vitesses n’est pas une mauvaise chose en soi si le service standard est accessible par tous. Il envisage même de multiplier ce type d’offres différenciantes pour certaines catégories d’utilisateurs.
L’interview s’est tout logiquement déportée vers le concept de neutralité du net. Et le moins que l’on puisse dire c’est que Stéphane Richard ne porte pas cette philosophie dans son coeur.
C’est un concept attrape-tout qui se fait toujours sur le dos des opérateurs (..) Moi aussi, j’aimerais bien qu’internet soit gratuit dans le monde entier. Mais ça n’est pas possible que dans les rêves (…) Il faut donner aux opérateurs les armes et les moyens d’innover. Et la neutralité du net est l’ennemie de l’innovation des opérateurs – Stéphane Richard, PDG d’Orange –
Le message est pour le moins clair. Selon Stéphane Richard, il existe un gouffre entre le concept de neutralité du net et sa mise en application, c’est un peu une utopie. Et une utopie qui freinerait l’innovation. Ça a au moins le mérite d’être honnête.