Pour le patron d’Amazon France, la taxe GAFA est un véritable risque
Le 1er janvier 2019, le gouvernement mettra en place la taxe GAFA. Interrogé sur le sujet, le patron d’Amazon France estime que cette mesure est un “véritable risque” et qu’elle est contre-productive.
Suite au mouvement des gilets jaunes, le gouvernement a pris une mesure attendue : taxer les géants du web Google, Amazon, Facebook et Apple. La fameuse taxe GAFA entrera en vigueur dès le 1er janvier 2019 et visera à récupérer une partie du chiffre d’affaires réalisé en France par ces entreprises. Cette taxe a été créée pour contrer les montages financiers complexes de ces grandes entreprises visant à éviter l’impôt. Bruno Lemaire, Ministre de l’Economie et des Finances, estime que cette taxe rapportera 500 millions d’euros en année pleine.
Amazon : « c’est dangereux de taxer le chiffre d’affaires »
Invité du Mag de l’Éco de RTL Grand Soir, Frédéric Duval, directeur général d’Amazon France s’est exprimé sur cette loi qu’il estime être “un véritable risque”. Il assure même que les grandes perdantes de cette taxe seront les TPE et PME. Il explique :
Je pense que c’est dangereux de taxer le chiffre d’affaires et non le profit. En taxant le chiffre d'affaires, en particulier celui réalisé sur les marketplaces, on va affecter de façon assez sérieuse la compétitivité des dizaines de milliers d’entreprises qui les utilisent pour vendre en France et exporter. Pénaliser les marketplaces, c'est pénaliser les entreprises qui vendent sur ces places de marché.
Selon, le DG d’Amazon France, 10 000 entreprises réalisent une partie de leur chiffre d’affaires sur les marketplaces. Et “la France est en retard en matière de digitalisation des petites entreprises”. Il compare les performances de la France à celles de l’Allemagne :
Quand mon homologue allemand parle de la marketplace Amazon allemande, il parle de 70.000 entreprises allemandes et ces entreprises exportent environ 2,1 milliards d’euros. La France, c’est “10.000 entreprises, donc 7 fois moins et environ 250 millions d’euros, soit presque 10 fois moins
Pas d’annonce sur la prime exceptionnelle de fin d’année
Le DG d’Amazon a également été interrogé sur plusieurs actualités liées aux gilets jaunes. Il a tenu à apporter quelques éclaircissements. D’abord, selon lui, le mouvement n’a pas eu “d’effets dopants, d’accélération de croissance, ni de bulle d’activité” chez Amazon contrairement à ce que certaines sources laissaient entendre. Au contraire, l’entreprise a connu quelques problèmes logistiques mais les équipes en ont “tenu compte pour respecter la promesse faite aux clients”.
Concernant la prime exceptionnelle dite “prime Macron”, le DG d’Amazon a déclaré “ne pas avoir d’annonce à faire en la matière”. Comme Apple, Amazon est l’un des entreprises les plus rentables au monde. Mais cela ne signifie pas qu’elle en fera profiter ses salariés. La marque à la Pomme n’a eu aucun scrupule à décider de ne pas verser de prime exceptionnelle à ses employés. Pourtant, le géant américain a réalisé 52 milliards d’euros de bénéfices.