Pénurie IPv4 : le manque d’adresses IP en Europe ne sera pas réglé avant 2025 minimum
Malgré la pénurie d’adresse IP au format IPv4 qui sévit en Europe et au Moyen-Orient depuis novembre dernier, la transition vers le standard IPv6, qui fête pourtant ses huit ans, patine. Selon les experts, il faudrait encore encore 5 et 10 ans avant que le monde commence seulement à abandonner l’ancien format.
Vous le savez certainement, pour se connecter à Internet, vous avez besoin d’une adresse IP. Cette adresse est constituée de chiffres ou de chiffres et de lettres. Elle sert d’identifiant à tout appareil connecté pour recevoir et envoyer des données. Il existe plusieurs standards IP. Le plus courant est IPv4 dont l’adresse est constituée de 12 chiffres numérotés de 0 à 9, répartis en quatre octets dont la valeur varie de 000 à 255. IPv4 a été créé en 1980 et est utilisé depuis 1981.
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Ce standard compte 4,2 milliards d’adresses différentes. Et toutes ont été allouées. Si bien qu’une pénurie a lieu depuis le mois de novembre 2019. Nous en parlions dans nos colonnes à cette occasion. RIPE-NCC, l’entreprise en charge de l’enregistrement des demandes d’adresses IP en Europe et au Moyen-Orient, expliquait alors que cette pénurie aura des conséquences pour les entreprises qui souhaitent bénéficier d’une adresse, mais aussi les particuliers, puisque le nombre de foyers et d’usagers connectés à Internet augmente.
Une pénurie qui continuera jusqu'en 2025
Et pourtant, une solution existe. Et depuis longtemps. Elle s’appelle IPv6. Elle a été définie en 1996. Et son lancement (son deuxième lancement plus précisément) a eu lieu il y a huit ans, pratiquement jour pour jour (le 6 juin 2012). Son usage est le même, sauf que la chaîne de caractère est plus longue (8 groupes de 4 caractères, soit 32 caractères) et que chaque caractère peut-être une lettre ou un chiffre (il s’agit même des chiffres hexadécimaux de 0 à F). Soit un nombre d’adresses allouables si grand qu’il ne sera jamais possible de toutes les utiliser.
Cela fait donc huit ans que l’IPv6 est entré en fonction. Malgré cela, son usage reste faible. IPv6 représenterait un tiers du trafic généré par Google. Selon RIPE-NCC, interrogé par The Register, si le rythme d’adoption continue ainsi, il faudrait encore attendre entre 5 à 10 ans avant que l’abandon de l’iPv4 devienne enfin significatif. Soit en 2025 au minimum. À cette date, la pénurie commencerait à ne plus être un problème. En attendant, certains opérateurs ne pourront pas servir leurs clients. Et cela va créer un écart entre les États-Unis, qui ont massivement adopté l’IPv6 (et ne sont donc plus bridés par ces limitations), et d’autres zones du monde, toujours coincées en IPv4, comme le signalait l'ARCEP dès 2018.
Source : The Register