Piratage sportif : l’Arcom affirme que ses mesures détournent les gens des sites de streaming illégal
L’Arcom est née le 1er janvier dernier de la fusion du CSA et Hadopi. L’organisme a publié hier un premier rapport sur l'efficacité des mesures de blocage des services qui diffusent illégalement des compétitions sportives.
À l’approche du début du plus grand événement sportif mondial, on constate, en France comme à l’étranger, un durcissement à l’égard des sites et IPTV pirates diffusant des matchs de sport, de football en particulier. L’Arcom a mené son étude sur une période de 3 semaines. 2682 internautes français de 15 ans et plus ont répondu à un questionnaire. Leurs réponses nous apprennent tout d’abord que l’audience globale des sites illicites de live streaming sportif a diminué de 47 % entre le premier semestre 2021 et le premier semestre 2022. Un bon point pour l’Arcom donc, qui confirme que l’organisme remplit bien sa mission. Une mission loin d’être accomplie cela dit.
On apprend en effet que plus d’un internaute sur cinq (21 %) a recours à des modes d’accès illégaux tels que boîtiers IPTV et autres sites de live streaming pour regarder des matchs de sport. 40 % de ces personnes ont au moins une fois été confrontées à un blocage. Face à pareille situation trois réactions sont possibles : soit elles abandonnent l’idée de voir l’événement, soit elles souscrivent à une offre légale et payante, soit elles cherchent un autre moyen de le regarder gratuitement.
Peu d'internautes connaissent les VPN ou le changement de DNS comme technique de contournement
46 % des internautes confrontés à un blocage ont juste cherché un autre site pirate, 20 % ont emprunté les mots de passe d'un proche pour accéder à un service légal. Cette pratique est de plus en plus mal vue des plateformes de streaming. Netflix compte faire payer ceux qui prêtent leur mot de passe dès 2023. Étonnamment, seuls 12 % ont adopté des mesures techniques de contournement. C’est l’une des conclusions de l’Arcom : les gens ne savent pas encore comment passer outre le blocage d’un site au contenu illicite.
Comme les fournisseurs d’accès Internet n’ont le pouvoir de bloquer que leur propre DNS, changer de DNS est un moyen d’accéder autrement au contenu désiré. Apparemment, seuls 6 % de ceux qui ont utilisé des mesures de contournement le savent. La solution du VPN est plus connue, elle est évoquée par 10 % (des 12 % qui optent pour une solution technique de contournement). Elle nécessite moins de connaissances techniques puisque nombre de sociétés proposent des extensions installables directement dans les navigateurs ou sur smartphones. L’utilisation de ces logiciels n’est cependant pas sans risque, certains experts allant jusqu’à dire que les VPN sur iOS laissent fuiter vos données.
Source : Arcom