Peugeot e-2008 : notre test du SUV 100% électrique

Après sa citadine électrique Peugeot e-208, c’est au tour de son dérivé SUV e-2008 d’investir le marché naissant de la voiture électrique à batterie. Si à l’instar de la 208, Peugeot laisse au client la possibilité de choisir entre essence, diesel et électrique, c’est bien cette dernière qui nous intéresse aujourd’hui.Essai Peugeot e-2008

Article rédigé par Alexandre Lenoir

Depuis sa naissance en 2013, le Peugeot 2008 a changé plusieurs fois d’identité, passant d’abord au forceps du cross-over, mi-break mi-SUV, au pseudo SUV à la faveur d’un rafraichissement en 2016, puis au SUV assumé depuis 2019 avec le lancement de cette deuxième génération. À l’inverse de son principal concurrent français, le Renault Captur qui fait le choix de la technologie Plug in hybrid pour son électrification, le Peugot e-2008 est 100 % électrique. Pour le reste, différencier un 2008 thermique d’un électrique revient à jouer au jeu des sept différences. En dehors de quelques détails cosmétiques et de l’absence de pot d’échappement à l’arrière, les deux versions sont extérieurement identiques.

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Fiche technique de la Peugeot e-2008

Peugeot e-2008
Moteurélectrique
Puissance136 ch
Couple260 Nm à 0 tr/min (mode SPORT)
Batterie de traction46 kWh utile
Autonomie (WLTP)330 km
Chargeur7,4 kW (11 kW en option)
Temps de charge - Wall box 11 kW triphasé5h00
Temps de charge - Wall box 7,4 kW monophasé7h30
Charge Rapide Combo CCS 100 kW80 % en 30 minutes
FinitionsActive, Allure, GT Line, GT, Active Business, Allure Business
Prixà partir de 37100 euros, hors bonus

Prix, modèles et disponibilité

Commercialisé depuis janvier 2020, l'e-2008 devrait voir les premières livraisons démarrer à compter d'avril. Mais la pandémie de Coronavirus pourrait bien remettre tout en cause. Les modèles équipés du chargeur 11 kW ne devraient quant à eux pas circuler avant juillet, au bas mot.

Le véhicule est disponible dans les 6 finitions suivantes :

Tableau de bord, Peugeot décline son i-Cockpit

Commençons par ouvrir la portière et nous installer à bord. Pour qui a déjà posé son séant sur le siège d’une Peugeot récente, impossible de se sentir en terre inconnue. Devant les yeux, le i-Cockpit (désormais affublé du suffixe 3D) constitue le poste de commande du conducteur. Pour mémoire, il se compose d’un petit volant à double méplat, presque façon monoplace de course et d’un porte-instrument (ici numérique) comportant deux écrans superposés afin de créer un effet d’affichage en trois dimensions et placé en position haute. On adhère… ou pas ! En effet, selon les morphologies, cette disposition s’avère parfaite ou inconfortable.

Chez certains, la jante du volant va en effet se trouver devant l’instrumentation, empêchant de lire une partie des informations. Pour ceux à qui la disposition convient, l’efficacité de cette instrumentation est à souligner. Comme nous l’avions vu lorsque nous avions eu l'occasion de tester la Peugeot e-208, l’effet 3D surgissant des alertes permettrait de réduire le temps de réaction du conducteur jusqu’à une seconde, ce qui est énorme.

Console centrale, seules les grandes versions proposées

Portons à présent notre regard vers la droite où se situe la console centrale, simple copier-coller de celle de la 208 au détail près. Seules les versions 7 et 10 pouces de la dalle tactile ont été conservées, la plus petite n’étant ici pas proposée. En dessous, comme sur la 208, on retrouvera les touches piano et tactiles qui contrôlent l’ensemble des fonctions de la voiture, ainsi que les deux connecteurs USB (un Type A et un Type C), la charge à induction Qi et l’astucieux support déployant pour smartphone. La réplication Android Auto, Apple CarPlay et MirroLink est de série, via le connecteur USB-A seulement.

À l’arrière, les places assises sont un peu plus accueillantes que dans la petite 208, de même qu’avec ses 435 litres, le coffre offre une contenance correcte.

Compatible avec la recharge rapide jusqu’à 100 kW

La construction de gamme de l’e-2008 diffère également légèrement de celle de la e-208. La e-2008 possède certes la même motorisation électrique de 100 kW (136 chevaux) et 260 Nm de couple, mais elle partage le badge GT avec la version thermique essence de 155 chevaux, indisponible sur 208. Pour le reste, la partie technique est la même, avec notamment la batterie de 50 kWh (capacité utile de 46 kWh) et la compatibilité avec les bornes de recharge rapide jusqu’à 100 kW.

La version électrique e-2008 présente également quelques différences d’équipement avec la version thermique : le système audio haut de gamme Focal n’y est par exemple pas proposé (dommage !), de même que le contrôle de traction Grip-Control, indisponible avec ce mode d’énergie.

Modes de conduite, Peugeot mise sur la simplicité

Une fois le contact mis, l’indication READY affichée au tableau de bord nous invite à passer le sélecteur de marche sur D, comme Drive. Pas de boîte de vitesse – on est en électrique –, mais pas non plus de palette pour gérer la régénération du mode B (pour Brake, frein) comme on en trouve sur de nombreuses concurrentes. Ici, c’est plutôt tout ou rien. Si l’on en croit les dires de Peugeot, le choix s’est porté sur une solution simple pour le conducteur.

Toutefois, si le mode B force le frein moteur, il ne permet pas de se passer d’appuyer sur le frein mécanique en bout de freinage, contrairement à certains dispositifs concurrents. Ce n’est pas un défaut, dommage que les constructeurs ne se soient pas accordés sur une technologie unique qui pourrait favoriser l’appréhension de l’électrique. C’est aussi avec cet argument de simplicité que la marque explique l’absence d’une vraie roue-libre au lever de pied, dispositif pourtant intéressant pour préserver la batterie – et donc l’autonomie – d’un véhicule électrique.

Trois modes de conduite sont proposés : ECO, NORMAL et SPORT. Le passage du plus économique au plus dynamique s’accompagne à chaque palier d’une augmentation du couple et de la puissance maximums disponibles. Pour la ville, le mode ECO suffit largement, sachant que le mode SPORT (qui permet de bénéficier des 136 chevaux et 260 Nm de couple) va, lui, considérablement réduire l’autonomie si l’on appuie un peu trop fort sur l’accélérateur.

Une conduite autonome de niveau 2

Sur la route, les réglages du châssis contiennent relativement bien l’embonpoint dû aux batteries (300 kilos de plus, tout de même). Leur positionnement sous le plancher, ce qui favorise la répartition des masses et abaisse le centre de gravité, n’y est évidemment pas étranger. La voiture est agréable, facile, plus ferme même que sa sœur thermique.

La nouvelle marotte des constructeurs, à savoir les aides à la conduite, sont également passées par le e-2008. La liste des différentes béquilles électronique dont elle est dotée est relativement complète et calquée sur celle des productions récentes de la marque. Pour faire concis : rien ne manque, ce qui permet à l’auto de revendiquer un niveau 2 sur l’échelle de la conduite autonome.

Une consommation autour de 14 kWh/100 km

Malgré toutes ces qualités, il faudra savoir contenir son « envie de jouer » : comme sa petite sœur e-208, la tendance observée à vider rapidement la batterie de l’auto se confirme, tout comme la difficulté qu’il y a à regagner quelques précieux pourcents de charge en régénérant au lever de pied. Si la consommation normalisée de l’auto se situe autour de 14 kWh/100 km, ce chiffre n’est pas des plus facile à atteindre.

Durant nos différentes sessions de roulage, effectuées à rythme plutôt modéré, nous consommions plutôt 17 à 19 kWh/100 km, mais il est vrai avec très peu de parcours urbains, plus favorables à ce type de technologie. Au final, le e-2008 peut revendiquer une autonomie de 200 à 350 km, selon les conditions et le style de conduite.

e-2008, des prix élevés

Reste à savoir à qui s’adresse le e-2008, SUV, mais pas 4×4, spacieux, mais peu adapté aux voyages en famille en raison d’une autonomie un peu juste, économique à l’usage, mais cher à l’achat. Sans aucun doute, il ne sera que rarement la première voiture du foyer, à moins de réunir tous les critères qui en feraient un choix pertinent. En revanche, en second véhicule, pour les trajets du quotidien, y compris pour le périurbain, c’est une auto qui ne décevra pas son propriétaire. Encore faut-il pouvoir se permettre ce luxe : avec un prix d’accès à la gamme de 37100 euros (auquel on déduira 6000 euros de bonus, mais ajoutera l’indispensable système de charge domestique) et jusqu’à 43000 euros pour la version GT, ce joli petit SUV français fait payer chèrement ses charmes.

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