Pharaoh A New Era : le remake du jeu culte sort aujourd’hui, nous avons pu l’essayer
Avec Pharaoh A New Era, le développeur breton Triskell Interactive veut redonner un coup de jeune à un city-builder mythique sorti en 1999 : Pharaon. En résulte un remake de très bonne facture qui arrive à nous redonner les sensations de l’époque tout en modernisant ses aspects les plus vieillots.
Builders of Egypt, Sumerians, Nebuchadnezzar… les city-builders antiques sont à la mode ces derniers temps et aujourd’hui, c’est au tour de Pharaoh A New Era de sortir sur nos PC. Il s’agit du remake du jeu culte de 1999 (Pharaon, du studio Sierra à l’époque) développé par le français Triskell Interactive et édité par DotEmu (TMNT Shredder’s Revenge). Nous avons pu le prendre en main. Voici notre avis rapide.
Le principe de Pharaoh A New Era est simple : à la tête d’une cité, vous devez la faire prospérer, augmenter sa population, sa production et en faire une mégalopole d’ampleur. Vous l’aurez compris, la particularité du jeu est de nous transporter dans l’Egypte antique. A travers une campagne longue, vous devrez montrer vos capacités de gestion sur 3500 ans, de de la période thinite jusqu’à l’époque de Cléopâtre. Chaque mission vous apprendra les subtilités de l’urbanisme et de la vie Egyptienne, tout en donnant quelques leçons d’histoire au passage.
Pharaoh, un remake d’excellente facture
Le jeu de 1999 (ainsi que son extension Cleopâtre La Reine du Nil inclus dans le remake) proposait de nombreuses subtilités qui en faisait un jeu de gestion phare de son époque. Le joueur doit penser à mille choses dans la construction de sa cité : l’approvisionnement, la production de richesses, la gestion des stocks de nourriture, du terrain, des crues du Nil, du commerce… tout cela en prenant garde à ne pas froisser les Dieux. La chose pourrait faire peur aux novice, mais c’est sans oublier une marge de progression très intelligente qui nous apprend toutes ces mécaniques en douceur au fil des missions.
Le gameplay n’a que très peu bougé dans ce remake, puisque Triskell s’est avant tout concentré sur la partie graphique. C’est indubitablement une grande réussite. On délaisse les gros pixels de l’époque pour une direction artistique très efficace qui s’axe sur le cartoon. En zoomant, on peut voir les villageois faire leur petite vie dans les rues animées. Les fans d'histoire seront satisfaits par la précision de certaines tenues (les villageois sont habillés différement selon leur métier ou leur condition sociale), et enchantés par le détail des bâtiments.
Plus que les graphismes, Triskell s’est évertué à restaurer certaines mécaniques tout en prenant soin à garder l’essence même du jeu. On pense aux soucis de pathfinding, à certaines incohérences au niveau de la gestion des ressources, à l’ajout du nilomètre mais aussi et surtout à l’interface. Cette dernière a été reprise de zéro pour notre plus grand bonheur. Il faut l’avouer, ce n’était pas le point fort du jeu original et ici, tout est simple, clair, intuitif. Chaque menu est limité à sa plus simple expression sans pour autant manquer d’information. Du très beau travail. Enfin, il est impossible de ne pas évoquer la musique, réorchestrée ici par Louis Godard, du miel pour les oreilles.
Avec tous ces outils en main, on passe donc des heures et des heures à gérer ses petites villes, à enchainer les missions. Pharaoh A New Era est typiquement le genre de jeu qui ne veut jamais nous lâcher. Il y a constamment des choses à construire, des ajustements à penser, de l'optimisation à faire, des problèmes à résoudre… toucher au moindre aspect de votre cité peut drastiquement déstabiliser une organisation jusque là parfaite, nous incitant à revoir chaque détail. On a du mal à décrocher !
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La rigidité des années se fait parfois sentir
Triskell Interactive a beau avoir retravaillé l'emballage, le contenu reste le même. Inévitablement, l’auguste jeu de gestion accuse le poids des années. Il est vrai que certains aspects paraissent vieillots, voire antiques. On pense notamment au système de progression des habitations, parfois obscurs, ou encore à une carte en case qui laisse transparaître une rigidité loin de la norme actuelle.
Plus encore, certains joueurs novices pourraient être rebutés par une difficulté qui semble parfois injuste au premier abord (il n’est pas rare de tomber en faillite sans comprendre pourquoi). Il faut tâtonner, expérimenter commettre des erreurs afin d’absorber toutes les subtilités et mécaniques de la gestion pharaonique. Quelque chose qu’on a plus l’habitude de voir aujourd’hui.
Enfin, on regrettera quelques choix techniques qui ont un goût d'acte manqué. Par exemple, le jeu n'est pas compatible en 21:9 et nous n'avons aucune possibilité de basculer vers le “vieux” Pharaon avec une touche, comme c'est le cas sur des remakes tels Diablo Remastered ou encore ceux de Monkey Island. Dommage, c'est toujours sympathique de voir la différence.
Un bonbon pour les vieux de la vieille, les nouveaux devront s’accrocher
Pharaoh A New Era est avant tout un hommage besogneux à un jeu aujourd’hui culte. L'ouvrage se montre très soigné et fera replonger les fans de la première heure sans difficulté. Cependant, il pourrait se montrer assez opaque, voire vieillot pour les novices. Après tout, le city-builder a bien évolué en vingt ans ! En reste un titre toujours excellent qui méritait cette seconde jeunesse. Nous avons été totalement charmés et avons passé beaucoup, beaucoup trop de nuit sur ce remake. Le sommeil, c’est surcoté.
Pharaoh A New Era est disponible sur PC (Steam) à 22,99 euros.