Le piratage de films et de séries a baissé en Europe grâce au streaming légal
En 2018, le piratage aurait baissé en Europe. Une étude, menée par l'EUIPO entre janvier 2017 et septembre 2018 dans les vingt-huit pays européens, estime ce recul à 15 % en moyenne. L'une des principales raison de cette baisse serait l’offre légale, abondante et accessible.
Globalement, le piratage baisse. C’est l’une des conclusions d’une nouvelle étude menée dans les 28 pays de l’Union européenne par l’EUIPO, organisme en charge de la propriété intellectuelle. Ce rapport, mené entre les mois de janvier 2017 et de septembre 2018, mesure le nombre moyen de connexions par Internaute à des contenus illégaux. La baisse moyenne de la consommation de contenus illicites serait de 15,1 %. Elle atteint 9,7 connexions mensuelles par utilisateur. Cette étude confirme les résultats d'une autre enquête réalisée par l'EUIPO qui affirme que 51 % des jeunes européens n'ont rien consommé d'illégal sur Internet en 2019.
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Naturellement, il existe de fortes disparités entre les pays, entre les types de contenus et entre les types de connexions utilisées. Les séries télévisées représentent 59 % des accès illégaux à des contenus. 34 % sont des connexions depuis un ordinateur et 25 % depuis un smartphone. La baisse de consommation de contenu illégal dans ce domaine est de 8 %.
Les films représentent 22 % des accès illégaux, dont 14 % depuis un ordinateur et 8 % depuis un smartphone. La baisse de trafic illégal sur les films atteint 19 %. Enfin, la musique représente 19 % des accès illégaux, dont 11 % depuis un smartphone et 8 % depuis un ordinateur. Remarquez que la musique est le seul domaine où le piratage est plus important sur mobile que sur ordinateur. C’est sur la musique que la baisse est la plus forte : 32 %.
4 connexions illégales sur 5 sont en streaming
Le streaming reste le type d’accès le plus fréquent dans le piratage. Et de très loin, avec 75,3 % des connexions. La baisse est ici la plus prononcée, passant de 8,5 connexions par utilisateur et par mois à 7 connexions. Le téléchargement sur fichier torrent (10,4 % des connexions) et le téléchargement direct (8,8 % des connexions) passent en-dessous d'une connexion par utilisateur et par mois. La dématérialisation de contenus à partir d’un support physique (5,5 %) reste stable.
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Les pays où le piratage est le plus important en Europe sont la Lituanie et la Lettonie, les deux seuls pays qui dépassent (de très loin) les 20 connexions par utilisateurs et par mois. La Finlande ferme la marche avec 4,7 connexions par mois et par utilisateur, suivie de l’Allemagne, l’Autriche, l’Italie et le Danemark. La France se positionne en 17e position, très légèrement au-dessus de la moyenne européenne. Seuls trois pays observent une hausse du piratage en 2018 : la Slovénie, la Lituanie et Malte.
L’étude estime que l’abondance de l’offre légale est l’un des plus forts facteurs de baisse. Notamment les offres de streaming par abonnement comme Netflix, Spotify, Apple Music Amazon Video. Dans les pays où elle existe pleinement, la baisse est plus prononcée. C’est le cas en Allemagne, au Danemark, en Italie, en Suède, au Royaume-Uni ou en Autriche. A l’inverse, dans les pays où elle est encore timide, l’accès à des contenus illégaux est encore fort. Autre des facteurs prépondérants : la situation socio-économique. Les pays où les revenus par habitants sont plus élevés sont moins sujets au piratage. Et c’est logique, puisque la probabilité d’acquisition d’un abonnement type Netflix ou Spotify augmente avec le pouvoir d’achat.
Source : EUIPO