Ce smartphone Google ultra haut de gamme veut plier la concurrence. Pari réussi ? Notre test du Pixel 9 Pro Fold
- Design réussi
- Fin et léger pour un Fold
- Ecrans superbes et lumineux
- La belle dalle intérieure de 8 pouces
- La retouche photo IA qui fonctionne bien
- Autonomie correcte
- Partie photo maîtrisée (pour un téléphone pliable)
- Bords épais de l’écran externe
- Pliure de l’écran interne très visible
- Module photo qui ressort beaucoup
- Manque de puissance pour le jeu vidéo
- De nombreuses fonctionnalités IA ne sont pas disponibles en France
- Pas de chargeur dans la boîte
- Le prix
Le Pixel 9 Pro Fold est le nouveau smartphone pliable de Google et le tout premier commercialisé en France. Il cherche à se placer sur un format encore jeune face au Galaxy Z Fold ou encore au Honor Magic. Ses atouts ? Un grand écran de 8 pouces, une partie photo maîtrisée et l’inclusion de l’IA dans son logiciel. Un cocktail gagnant ?
Google s’était lancé sur le segment des smartphones pliables en 2023 avec le Pixel Fold. C’était un terminal perfectible qui n’était jamais sorti en France, mais qui avait eu le mérite de poser les jalons pour un futur prometteur. En 2024, la firme de Mountain View revient avec un smartphone inclus dans la gamme des Pixel 9 : le Pixel 9 Pro Fold.
Il s’agit d’un smartphone Fold à l’image du Galaxy Z Fold, du OnePlus Open ou encore de l’Honor Magic. C’est-à-dire qu’il dispose d’un grand écran qui se plie comme un livre ainsi qu'un autre situé sur la façade. Pour se démarquer, Google met en avant trois particularités : une grande dalle interne de 8 pouces, un module photo conçu avec l’expertise propre à la marque et l’inclusion d’une IA performante, surtout pour la retouche d’image.
Sur le papier, nous avons quelque chose de séduisant. Mais cela suffit-il pour sortir du lot ? Pour vous, nous avons décortiqué le Pixel 9 Pro Fold afin de vous donner un avis complet.
Prix et disponibilité
Le Pixel 9 Pro Fold est d’ores et déjà disponible à la vente sur le site de Google et chez les revendeurs partenaires. Il est proposé en deux couleurs : noir et porcelaine. Pour la mémoire, il faudra se contenter d’un stockage unique de 256 Go. Il est affiché au prix de 1899 euros, un tarif en adéquation avec le format, mais qui reste exorbitant pour un téléphone. Il est 100 euros moins cher que le Galaxy Z Fold 6, le roi du segment, qui lui est vendu 1999 euros.
Google Pixel 9 Pro Fold | |
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Ecran | Interne 8" LTPO OLED pliable 2152 x 2076 pixels 373 pixels par pouce 1-120 Hz HDR10 Externe 6,3" OLED 2424 x 1080 pixels 422 pixels par pouce 60-120 Hz Gorilla Glass Victus 2 |
Chipset | Google Tensor G4 |
OS | Android 14 |
RAM | 12 Go |
Stockage | 256/512 Go |
microSD | Non |
Capteurs photo | Grand-angle : 48 mégapixels (f/1.7) Ultra grand-angle : 10 mégapixels (f/2.2) Téléobjectif : 10 mégapixels (f/3.1) |
Capteurs selfie | Extérieur : 10 mégapixels Intérieur : 10 mégapixels |
Batterie | 4650 mAh Recharge 45W |
5G | Oui |
Biométrie | Lecteur d'empreintes sur la tranche |
Résistance à l'eau | IPX8 |
Prix | A partir de 1899 euros |
Un téléphone onéreux, donc, qui ne vient pas casser les prix sur un segment qui reste destiné à une niche. A presque 2000 euros, nous serons évidemment intraitables. A noter que le Pixel 9 Pro Fold n’est pas le seul produit de la gamme Pixel 2024. Google a également sorti le Pixel 9, le Pixel 9 Pro ainsi que le Pixel 9 Pro XL.
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Un design qui tranche avec le passé
Le Google Pixel 9 Pro Fold dispose d’un grand écran qui se plie en son centre et d’un deuxième, plus petit, situé sur la façade extérieure. Un pur Fold qui cherche à appliquer soigneusement les codes du format, et c’est exactement ce qu’on attend de lui.
Comme les autres modèles de Pixel 9, ce Pixel 9 Pro Fold arbore un tout nouveau design. Exit cette bande qui faisait le charme des terminaux Google depuis les Pixel 6 en 2021. A la place, nous avons un ilot en aluminium anodisé avec deux pilules pour accueillir les capteurs. Pas de panique, on reconnait toujours la patte du constructeur dans ce visuel. Le revers de la médaille, c’est que le module ressort de presque 5 mm de la coque, ce qui donne une excroissance pas très esthétique et rend le produit bancal lorsqu’il est posé sur le dos. Ce n’est pas un défaut majeur, mais c’est à signaler.
Le capot arrière, lui aussi en aluminium anodisé, donne un côté très chic au produit. Disponible en blanc et en noir (comme notre modèle), il a le mérite de ne pas trop attirer les traces de doigts ni les rayures. La charnière, pour sa part, reste très classique et dispose d’une bonne résistance qui permet une utilisation semi-ouverte.
En main, le terminal est extrêmement agréable à utiliser. Son poids de 257 grammes et son épaisseur de 10,5 mm (replié) le rapprochent d’un smartphone « classique » en termes de gabarit. A noter que déplié, il affiche une finesse impressionnante de 5,1 mm. Un téléphone au format Fold s’utilise 80% du temps fermé. De fait, une épaisseur réduite est une vraie plus-value pour l’utilisateur et sur ce point, Google réussit brillamment sa mission. Ce n’est pas le plus fin du marché, mais c’est sa taille de guêpe reste un vrai atout. Petit plus, il est certifié IPX8, donc résistant à l’eau.
Pour l’écran externe, Google a fait le choix d’une dalle de 6,3 pouces au format 20 :9, soit une taille similaire à ce qu’on trouve sur beaucoup de téléphones « classiques ». A l’usage, il est assez grand et agréable au quotidien. Pourquoi ouvrir le Fold pour simplement lire un mail, répondre à un message ou regarder les réseaux sociaux ? Cependant, deux choses surprennent : les angles arrondis, qui donnent une vraie personnalité au produit, mais aussi les bords très larges et disgracieux. Sur ce point, c’est un peu dommage, puisque cela donne à l’affichage un sentiment « d’enfermement » qu’on a plus l’habitude de voir sur les terminaux d’aujourd’hui. On finit par s’y habituer, certes, mais cela ne fait pas honneur au produit.
Le plus grand atout du Fold, c’est évidemment son immense écran pliable de 8 pouces. Il adopte un format presque carré, idéal pour tous les types d’utilisations et qui peut s'apprécier en format paysage ou portait. On aime sa taille, la plus grande sur ce type de produit sur le marché français. Impressionnant et agréable, que ce soit pour jouer, regarder des vidéos ou encore juste scroller sur les réseaux sociaux. Le Fold remplace aisément une tablette.
Contrairement à Samsung, Google a choisi de ne pas mettre sa caméra frontale sous l’écran. Le poinçon se cale dans un coin et malgré sa taille imposante, on apprécie sa présence. Pourquoi ? Car la qualité du capteur (de 10 Mp) permet de faire des visios propres sur l’écran interne, contrairement au Z Fold 6 où l’image est exécrable. Ainsi, profiter du grand écran en discutant avec vos proches est possible en plus d’être agréable.
Il faut tout de même parler d’un aspect qui fâche : la pliure de l’écran intérieur. Oui, elle est toujours bien visible et même si on l’oublie très vite, on la sent sous les doigts. Sur ce point, le OnePlus Open, qui l’avait pratiquement éliminé, paraît toujours inatteignable. Certes, c’est un défaut sur lequel on peut passer outre, mais il est bien là.
Bien évidemment, pas de capteur d’empreintes sous l’écran. Ce dernier est relégué sur la tranche (plate) et couplé avec le bouton d’allumage. Un emplacement pratique pour un capteur qui fonctionne bien. A noter cependant que Google inverse le bouton d’alimentation et le bouton de volume par rapport aux autres téléphones Android du marché. Cela peut dérouter dans un premier temps. Un système de reconnaissance faciale est aussi de la partie.
En définitive, Google livre un téléphone au design maîtrisé avec le Pixel 9 Pro Fold, mais pas sans défauts. On déplore par exemple des bordures d’écran bien trop visibles sur la dalle externe ou un module photo un poil trop imposant. Des détails en comparaison de la réussite que représente ce produit en termes d’ergonomie.
Deux écrans de toute beauté
Le Pixel 9 Pro Fold dispose de deux écrans OLED d’excellente facture. La dalle extérieure adopte une taille de 6,3 pouces d’une définition de 2424 x 1080 pixels avec un taux de rafraîchissement allant de 60 à 120 Hz. Pour la protection, on peut compter sur du Gorilla Glass Victus 2. L’écran intérieur, pour sa part, fait 8 pouces pour une définition de 2152 x 2076 pixels avec un taux de rafraîchissement adaptatif allant de 1 à 120 Hz. Sur le papier, tout est carré.
Nous avons analysé la dalle à l’aide de notre sonde et les résultats sont excellents. OLED oblige, nous avons un contraste infini, donc des blancs éclatants ainsi que des noirs profonds. Idéal pour regarder une série ou jouer à des jeux. Dans les scènes sombres, la lisibilité est parfaite. Avec un si grand écran, on aurait tort de se priver !
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Côté luminosité, Google fait fort, avec un écran externe qui monte à 1500 nits. Dehors, même par jour de grand soleil, il reste parfaitement lisible. Même chose pour la dalle interne avec une luminosité maximale à 1000 nits. Là encore, c’est très bon.
En ce qui concerne le calibrage des couleurs, nous n’avons rien à redire. La température moyenne (sur les deux dalles) stagne à 6500K, soit la norme vidéo. L’affichage ne tire ni vers le rouge, ni vers le bleu. Le Pixel 9 Pro Fold propose deux modes de couleurs : adaptatives et naturelles. Le premier, comme son nom l’indique, adapte la colorimétrie selon l’usage. Le deuxième, pour sa part, offre des couleurs très fidèles à la réalité, avec un Delta E moyen de 1,2 (en dessous de 3 étant bon) sur l’écran externe et 2,3 sur l’écran interne. Aucune nuance n’est exagérée – la plus haute montant à 4 – ce qui donne un profil adéquat pour admirer ses photos. Bref, Google nous sert deux écrans de haute volée au calibrage quasi-parfait.
Google a placé ses deux hauts-parleurs de part et d’autre de l’écran intérieur quand il est déplié. On regrette qu’ils ne soient pas situés sur la même partie du châssis. Conséquence : quand on le tient à deux mains, nous devons faire attention à ne pas placer notre paume sur l’un d’eux. En dehors de ce petit écueil, le Pixel 9 Pro Fold offre un son maîtrisé, puissant et équilibré malgré une très légère distorsion à très haut volume.
Une puissance en retrait pour favoriser l’IA
Le Pixel 9 Pro Fold, comme tous les autres Pixel 9, est équipé d’un processeur Tensor G4 de Google. Un SoC gravé en 4 nm bien aidé par 16 Go de RAM, ce qui est énorme pour un téléphone. Pourtant, ce n’est pas sur la puissance pure que mise Google, mais sur l’utilisation de l’IA.
Le Tensor G4 n’apporte pas des performances incroyables, dépassant tout juste le G3 du Pixel 8 et se plaçant derrière le Snapdragon 8 Gen 3 (qui équipe le Galaxy Z Fold 6, entre autres). Un choix assumé, puisque le paquet est mis sur l’utilisation des NPU, donc de l’IA. Le Tensor G4 est tout de même loin, très loin, d’être une brouette. La navigation est fluide, sans accrocs ni plantage, et les applications s’ouvrent instantanément. Format grand écran oblige, le multitâches est mis à l’honneur. Aucun souci pour le Tensor G4, qui gère tout cela d’une main de maître, bien aidé par une optimisation logicielle au poil.
En revanche, on commence à très vite ressentir ses limites dans des jeux un peu gourmands. Certes, tous les gros titres du PlayStore fonctionnent sans problème, mais un Honkai Star Rail ou un Zenless Zone Zero avec les graphismes poussés au maximum connait de forts ralentissements, ce qui est un peu rageant pour un téléphone à presque 2000 euros. Les joueurs qui veulent le top du top devront donc se tourner vers la proposition de Samsung.
C’est dans l’IA que le téléphone excelle. En retouche photo, les modifications se font de manière quasi instantanée, alors que sur un Fold, il faut que le téléphone mouline de longues secondes avant de proposer un résultat. Impressionnant et utile pour ceux qui aiment beaucoup retoucher leurs clichés. Malheureusement, les fonctionnalités IA sont pour l’instant encore très limitées chez nous. Nous le verrons dans la partie suivante.
En ce qui concerne la chauffe, le Pixel 9 Pro Fold n’est pas un bon élève, mais arrive à se rattraper grâce à son format. Le point chaud se situe au niveau du capot arrière en aluminium, juste en dessous du capteur. On note ainsi un pic de 45 degrés, ce qui est élevé et désagréable sous les doigts. Le twist, c’est que lorsque le téléphone est déplié, que ce soit pour du jeu ou de la retouche photo, votre peau n’est pas en contact avec cette partie. En revanche, cette chaleur devient handicapante quand le téléphone est fermé… forme peu utilisée pour consommer du multimédia. Bref, une chauffe pas forcément très discrète, mais au final peu gênante.
Android 14 revient, en attendant Android 15
L’arrivée de la gamme Pixel signe traditionnellement le déploiement d’une nouvelle version d’Android. Ce n’est pas le cas en 2024. En effet, les Pixel 9 sortent beaucoup plus tôt que d’habitude (en août alors que la commercialisation est d’habitude calée pour octobre), nous restons donc sur Android 14. Pas de panique, la version 15 sera déployée dans les prochains mois. Nous avons un OS que nous connaissons maintenant par cœur, mais Google a choisi -pour faire original- de mettre l’accent sur l’IA.
Crevons l’abcès tout de suite : de nombreuses fonctionnalités IA promises ne sont pas disponibles en France. C’est par exemple le cas de Gemini Live (sur abonnement), qui permet de discuter avec l’IA de Google en utilisant l’appareil photo. Ou encore de Pixel Screenshot, qui analyse constamment votre affichage pour vous aider à retrouver une information plus tard, un peu à la manière d’un Recall de Microsoft.
En revanche, nous trouvons tout de même quelques fonctionnalités plus ou moins utiles. C’est le cas de Gemini, un assistant qui prend la forme d’une application, ou encore d’entourer pour chercher, qui avait été introduite avec les Galaxy S24. Vous voyez quelque chose d’intéressant sur votre écran ? Entourez-le et Google Lens va le chercher pour vous. Cela peut être une paire de baskets ou un élément architectural. Si ce n'est pas une feature révolutionnaire, elle a le mérite de se montrer utile au quotidien.
C’est surtout sur la photo que Google veut marquer les esprits. On retrouve ainsi les outils déjà connus et performants, comme l’amélioration d’une image ou la suppression de certains éléments sur un cliché. Pratique pour retirer des passants indésirables sur vos photos de vacances. De nouveaux outils font leur apparition, comme un recadrage automatique ou la fonction « m’ajouter ».
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Cette dernière est très intéressante. Prenons un cas concret : vous êtes en week-end avec des amis et vous prenez une photo de groupe pour immortaliser l’instant. Le problème, c’est que celui qui tient le téléphone n’est pas dessus. Avec « m’ajouter », il peut se reprendre en photo seul et s’ajouter au groupe. Une fonctionnalité vraiment maligne, utile, mais surtout efficace, malgré quelques artefacts qui trahissent une utilisation de l'IA.
Elle permet aussi de s’amuser un peu en créant des montages rigolos si vous en avez envie.
Des fonctions IA qui, en France, restent extrêmement limitées. La vraie question, c’est aussi de savoir si celles-ci sont réellement utiles. Si dans la photo, cela peut apporter quelque chose de concret, le reste semble un peu inclus au forceps, en plus d’être indisponible chez nous.
En ce qui concerne la partie logicielle, Android 14 s’adapte parfaitement au format pliable, mettant le multitâches à l’honneur. En revanche, les applications ne s’adaptent pas toujours au ratio particulier de la dalle interne. Il n’est pas rare de voir des applications, notamment des jeux, ne pas s’intégrer parfaitement dans le carré. Nous avons ainsi de vilaines bandes noires, pas forcément symétriques sur des titres comme Genshin ou ZZZ. Notons que Google propose une fonctionnalité expérimentale qui étire l’image pour prendre tout l'affichage, mais qui ne donne pas des résultats très concluants. Il faudra faire avec.
Pour conclure, signalons que Google promet sept ans de mise à jour sur ses Pixels, ce qui signifie que votre Pixel 9 Pro Fold sera toujours viable en 2031. Une très bonne chose.
Une autonomie correcte
Le Pixel 9 Pro Fold est équipé d’une batterie de 4650 mAh, une capacité adéquate pour ce type de produit. Ici, l’IA est aussi mise à contribution en termes d’économie d’énergie, et ça marche. Au terme d’une journée « classique », soit 80% d’usage sur l’écran externe avec un peu de vidéo, de photo, de jeu, de GPS et de navigation Internet, nous tombons entre 35% et 45% de batterie au moment du coucher. C’est très correct.
L’autonomie d’un tel smartphone dépend énormément de la manière dont il s’utilise. La batterie du Pixel 9 Pro Fold fond comme neige au soleil lorsque l’IA est mise à contribution. En s’amusant avec le mode « m’ajouter » ou en retouchant ses clichés, on peut perdre jusqu’à 20% en vingt minutes. Ouch ! Étonnamment, l’écran intérieur ne se montre pas si énergivore. Avec un film de deux heures sur le téléphone, on note une déperdition de 17 % seulement.
Le téléphone de Google est compatible avec la recharge rapide de 45 Watts. Cependant, la firme de Mountain View (comme beaucoup d’autres) n’a pas jugé bon de fournir un chargeur adéquat dans la boîte. Comme toujours, c’est la raison écologique qui est brandie ici, ce qui prête à sourire quand on parle d’une des industries les plus polluantes de la planète. En se procurant un chargeur compatible, on réalimente notre téléphone en un peu plus d’une heure. Ce n’est pas folichon, mais ce n’est pas honteux non plus.
Une partie photo de bonne facture
Le Pixel 9 Pro Fold ne reprend pas le module photo des autres téléphones de la gamme, puisqu’il propose une configuration propre composée de trois capteurs :
- Capteur grand angle (principal) : 48 mégapixels, ouverture de f/1.7, taille du capteur de 1,2 pouces
- Capteur ultra grand angle : 10,5 mégapixels, ouverture de f/2.2
- Téléobjectif : 10,8 mégapixels, ouverture de f/3.1, zoom optique X5, zoom numérique X20
Une partie photo qui, sur le papier, ne fait pas rêver. Cependant, c’est bien le traitement logiciel qui fait toute la différence. Le capteur principal du Pixel 9 Pro Fold offre des clichés très équilibrés, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Les contrastes sont corrects, mais perfectibles au niveau des zones d'ombres. Rien à redire sur la retranscription de la lumière ou des couleurs, en revanche. Ici, c’est le logiciel qui fait des merveilles, quitte à trahir un peu la réalité. Même en zoom X2, c'est nickel. En revanche, pas de miracle sur les contrejours trop violents.
On apprécie un autofocus très réactif, pratique pour prendre en photo des sujets en mouvement comme des enfants ou des animaux.
Le capteur grand angle est le point faible de ce téléphone, même s’il apporte des résultats tout à fait corrects. On a vu mieux, surtout sur la gestion des contrastes, mais aussi bien pire.
Le téléobjectif, pour sa part, apporte un zoom optique de bonne qualité. Le zoom numérique X20 remplit lui son contrat en offrant des clichés corrects et exploitables.
Sur ce point, Google mise plus sur son zoom logiciel. Sur une photo déjà existante, il est possible de zoomer sur un détail, puis d’améliorer sa qualité grâce à l'IA, un peu comme dans un épisode des Experts. Le résultat est assez intéressant et permet de capturer des détails au loin sans forcément utiliser le zoom.
Pour le reste, nous avons un mode nuit très équilibré, une habitude sur les Pixel, malgré quelques ajustements artificiels au niveau de la gestion de la lumière.
Le mode macro utilise lui le capteur principal. Cela donne des clichés très cohérents. Le Fold est bon pour capturer les détails d'un objet ou de la nourriture.
Enfin, évoquons le mode portrait. Il découpe toujours aussi bien les sujets et la prise en selfie bénéficie du format particulier du produit. Ainsi, en le dépliant, on peut se prendre en photo en utilisant le capteur principal, ce qui est toujours mieux que le capteur frontal de 10 mégapixels.
Bref, une partie photo maîtrisée, mais qui traîne tout de même quelques faiblesses. Un peu de dommage de voir que Google a choisi un module moins performant que sur les Pixel 9 et 9 Pro pour son pliable. La partie logicielle rattrape une grande partie de cet écueil, mais on aurait réellement aimé avoir le top du top à ce tarif.
Alors, on achète ?
Concluons ce test avec la question qui tue : on achète ? En termes de technique, le Pixel 9 Pro Fold est un produit de qualité. Il arrive à se démarquer de la concurrence, le Galaxy Z Fold 6 en tête, par la grande taille de son écran interne, mais aussi avec son appareil photo certes perfectible, mais convaincant.
Cependant, ce format est toujours desservi par un tarif très élevé, ce qui le réserve à un public de niche. Avec ce prix de presque 2000 euros, on regrette ne pas avoir le top du top dans tous les domaines, notamment sur la partie photo. Un téléphone pliant avec un bon module ? C’est possible, OnePlus l’avait prouvé avec l’Open. Mais rassurons-nous, la copie rendue est loin d'être honteuse, au contraire. De même, on déplore un certain manque de puissance qui rebutera les joueurs. Pour le reste, notamment dans le design, l’autonomie ou les écrans, le Pixel 9 Pro Fold remplit son contrat.
Ce Pixel 9 Pro Fold est avant tout destiné aux utilisateurs qui consomment énormément de contenus sur leur téléphone. Ceux qui veulent combiner l’usage smartphone et tablette, pour regarder des films ou des vidéos dans de bonnes conditions. Ou alors pour ceux qui aiment retoucher leur photo sur un bel écran. Les adeptes de travail sur smartphone seront aussi séduits, notamment grâce à l’excellente gestion du multitâches. Sur ce point, le Fold remplit sa mission, c'est même le meilleur du marché. Pour les acheteurs qui veulent un téléphone qui mise plus sur la photo, le Pixel 9 Pro serait un choix plus judicieux. Pour les joueurs, il faudra mieux se tourner vers le Galaxy Z Fold 6, plus puissant.
Google livre un téléphone pliable convaincant avec son Pixel 9 Pro Fold. Un produit qui séduit par son grand affichage, son châssis fin et léger ainsi que par sa partie photo maîtrisée. Toutefois, on regrette qu’un effort supplémentaire n’ait pas été mis sur ce dernier point. Un module similaire à celui du Pixel 9 Pro aurait fait de lui un indispensable dans le monde des Fold. Pour ce tarif, cela n’aurait pas été incohérent. Reste un produit équilibré, bien terminé et plaisant à utiliser malgré ses petits défauts. L'un des nouveaux maîtres du segment.
- Design réussi
- Fin et léger pour un Fold
- Ecrans superbes et lumineux
- La belle dalle intérieure de 8 pouces
- La retouche photo IA qui fonctionne bien
- Autonomie correcte
- Partie photo maîtrisée (pour un téléphone pliable)
- Bords épais de l’écran externe
- Pliure de l’écran interne très visible
- Module photo qui ressort beaucoup
- Manque de puissance pour le jeu vidéo
- De nombreuses fonctionnalités IA ne sont pas disponibles en France
- Pas de chargeur dans la boîte
- Le prix