Les pneus et les freins des voitures pollueront plus que les gaz d’échappement d’ici 2035

Les pneus et les freins des voitures pollueront bientôt davantage que les gaz d'échappement, avance un rapport de l'OCDE. D'ici 2035, l'usure de ces éléments générera même plus de particules fines que les moteurs thermiques. L'avénement des voitures électriques risque d'ailleurs d'accentuer ce phénomène. 

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Ce lundi 7 décembre 2020, un rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) révèle que l'usure des freins, des pneus et des revêtements routiers risque bientôt de générer plus de particules fines que les gaz d’échappement. Dès 2035, “la majorité des émissions particulaires imputables à la circulation routière pourrait provenir de sources hors échappement”, met en garde le rapport.

L'OCDE affirme que la pollution engendrée par les gaz d’échappement s'apprête à diminuer, notamment grâce à l’amélioration du système de combustion des moteurs et les filtres à particules. Le rapport cite aussi l'avènement des voitures électriques, qui va faire “baisser radicalement les émissions de gaz d’échappement”. Dans les années à venir, les véhicules alimentés par l'électricité sont d'ailleurs appelés à se démocratiser. Une étude réalisée en 2017 montre que 48% des Français envisagent l'achat d'une voiture électrique. De nombreux groupes automobiles, dont PSA, se préparent à la fin des voitures Diesel, progressivement remplacées par les voitures roulant à l'électricité.

Les voitures électriques bientôt plus polluantes que les voitures à moteur thermique ?

Dans les 10 années à venir, la quantité de particules liées au trafic routier rejetées par les pneus ou les freins pourrait augmenter de 53,5%, dépassant ainsi les émissions générées par les gaz à échappement. Pour expliquer ce phénomène, l'OCDE pointe du doigt le poids des voitures équipées d'un moteur électrique. Si les voitures électriques dotés d'une faible autonomie polluent effectivement moins que les voitures thermiques, les engins alimentés par de grosses batteries accentuent l'usure précoce des freins et de pneus…générant ainsi des particules fines.

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En clair, plus une voiture électrique a une bonne autonomie, plus elle risque de polluer l'atmosphère. D'autres facteurs entrent évidemment en ligne de compte, comme le style de conduite, la composition des freins et des pneus et la poussière présente sur les routes.  Quoi qu'il en soit, la démocratisation des voitures électriques ne mettra pas un terme à l'émission des particules fines dans l'air. Au contraire, “les préférences des consommateurs pour une plus grande autonomie et une plus grande taille de véhicule pourraient donc entraîner une augmentation des émissions de particules dans les années à venir avec l'adoption de véhicules électriques plus lourds” avance le rapport.

Dans ces conditions, l'OCDE recommande de taxer aussi durement les voitures électriques que les autres véhicules. “Les réglementations ciblant la circulation routière devraient prendre en considération les émissions à l’échappement et ‘hors échappement’ de tous les véhicules, et tenir compte de facteurs comme le poids des véhicules et la composition des pneus” souligne l'OCDE. C'est notamment dans cette optique qu'un malus automobile en fonction du poids est en discussion.

De plus, l'OCDE conseille aux autorités de “privilégier des mesures qui raccourcissent les déplacements motorisés, limitent l’accès des véhicules aux zones urbaines et encouragent les transports collectifs, la marche et l’usage du vélo”. Pour réduire la pollution, le rapport recommande donc de tout miser sur les modes de transports alternatifs plutôt que sur les voitures électriques.

Source : OCDE


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