Pokémon Go : selon un eurodéputé le jeu “viole la législation UE”, il demande une enquête
Pokémon Go est décidément dans l'oeil du cyclone. Sa politique concernant l'exploitation des données personnelles ne passe pas. Un eurodéputé estime que Pokémon Go “viole la législation UE” et demande l'ouverture d'une enquête.
Pokémon Go a connu des débuts tonitruants et est devenu un véritable phénomène. Mais après l'effervescence vient le temps de la réflexion. Et concernant Pokémon Go, la réflexion n'apporte rien de bon.
En effet, les conditions d'utilisation du jeu ont déjà été remises en question à de multiples reprises. Les créateurs de Pokémon Go ont mis en place un système de récupération des données complètement dingue.
Les politiques commencent à s'en inquiéter. Et aujourd'hui on apprend que l'eurodéputé Marc Tarabella, du groupe de l'Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen, a décidé de passer à l'action.
L'eurodéputé belge a donc demandé à ce qu'une enquête soit lancée. Il explique que les conditions d'utilisation du jeu développé par Niantic “sont truffées de clauses semblant être abusives qui créent un déséquilibre significatif dans les droits et obligations au détriment du joueur”. Ce déséquilibre violerait donc les lois européennes selon Marc Tarabella.
Parmi les arguments qu'il met en avant, on compte par exemple le fait que personne ne lit les conditions d'utilisation : “10 000 mots sur un téléphone portable donnent souvent envie de cliquer à l'aveugle”. Or, ce sont bien ces CGU qui inquiètent l'eurodéputé. Et voici la liste des points les plus alarmants :
- Niantic peut récupérer la position de l'utilisateur, mais aussi son IP et la dernière page web ouverte.
- Niantic peut pister toutes les pages web visitées par les joueurs
- Des cookies pistent la navigation des utilisateurs. On ne connaît pas leur durée de vie et les supprimer empêche de jouer.
Les inquiétudes de l'eurodéputé sont donc bien fondées et l'enquête a beaucoup de chances d'être lancées. Nos confrères de Next Inpact ont contacté le bureau parlementaire du député européen et obtenu cette réponse :
Même si elle (la Commission Européenne) n’est pas toujours très partante pour de telles initiatives, elle a les ressources, les moyens et les enquêteurs pour le faire.
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L'eurodéputé est déterminé. Reste à voir si la législation européenne a vraiment un pouvoir sur une application qui n'est pas basée sur nos terres. Une victoire a déjà été obtenue concernant les applications de rencontre il y a quelques jours. L'eurodéputé conclut donc avec classe : “Tinder ou Pokemon : quoique vous chassiez cet été, il y a danger”. Pas mieux.