Porsche réduit ses ventes de Taycan pour éviter de faire exploser les délais de livraison
Suite à la fermeture de son usine pendant 6 semaines, Porsche a décidé de réduire le nombre de Taycan que la marque vendra aux États-Unis malgré une demande qui y est plus forte qu’attendu. L’objectif serait de privilégier l’Europe où Porsche a livré 84 % de sa production du premier trimestre 2020.
Comme tous les constructeurs automobiles dans le monde, Porsche, une marque du groupe Volkswagen, a dû fermer son usine de Stuttgart en raison du confinement imposé en Allemagne (comme dans bien d’autres pays de l’Union européenne). Contrairement à l’usine de Fremont de Tesla, qui a pu redémarrer très rapidement grâce à la « combativité » d’Elon Musk, celle de Porsche est restée inactive pendant 6 semaines, du début du mois d’avril jusqu’à la moitié du mois de mai.
Pendant ce temps, outre-Atlantique où le confinement n’avait pas encore démarré, les ventes de la Taycan, voiture électrique sportive au dynamisme très impressionnant, a continué de se vendre. Et les retards se sont accumulés. Sur les 350 Taycan vendus outre-Atlantique (dont celle achetée par Bill Gates en février), à un prix unitaire oscillant entre 104 000 dollars et 187 000 dollars, 220 seulement ont été livrées. Cela représente 15 % seulement des 1391 Taycan produites par Porsche sur le premier trimestre 2020. Les autres ont été vendues en Europe, principalement en Allemagne et en Norvège.
Mauvais timing pour la Taycan
À l’occasion d’une interview accordée à Automotive News, Klaus Zellmer, patron de la filiale nord-américaine de Porsche, explique qu’il devra limiter les ventes de son véhicule électrique aux États-Unis et au Canada, malgré une demande qui reste bien supérieure aux prévisions, afin de ne pas accumuler trop de retard et léser les clients. C’est d’autant plus dommage que Porsche a, pour la première fois en vingt ans, diffusé une publicité durant le Super Bowl pour promouvoir la Taycan. Il y aura donc forcément quelques frustrés (vous pouvez revoir le spot en fin de cet article).
Cette décision de Porsche de privilégier l’Europe vis-à-vis des États-Unis est certainement sociétale. Tous les pays de l’Union européenne (et alentours) prennent des décisions en faveur d’une automobile plus propre. Et le continent devrait non seulement être le premier producteur, mais aussi le premier consommateur. Amener les riches acheteurs européens à acquérir une Taycan participerait donc, à petite échelle, à la relance économique par la consommation. Et ce même si, soyons honnête, une Porsche n’entre pas du tout dans les critères pour bénéficier d’une aide financière, tels que le bonus écologique ou la prime de conversion décidée en France.
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Source : Electrek