Pour combattre le piratage, LaLiga veut aller encore plus loin… quitte à couper Internet !
LaLiga part en guerre contre le piratage et accuse tout le monde : Google, X, Cloudflare, VPN, hébergeurs… Selon elle, ces entreprises facilitent la diffusion illégale des matchs en ligne. L’organisation demande des mesures radicales pour bloquer ces services, quitte à aller trop loin.

Le piratage des événements sportifs est une bataille permanente pour les ligues professionnelles. LaLiga, qui gère le championnat espagnol de football, multiplie les actions contre les plateformes illégales. En Italie, un système de blocage appelé Piracy Shield a été déployé en 2024 pour censurer instantanément les sites pirates. Cependant, malgré des milliers de sites fermés, les abonnements aux services légaux comme DAZN n’ont pas augmenté. Au contraire, la hausse des prix de ces plateformes a même encouragé plus de spectateurs à se tourner vers le piratage.
Dans un rapport soumis aux autorités américaines, LaLiga accuse cette fois plusieurs géants du web d’être des “facilitateurs du piratage“. Google, Cloudflare, X et bien d'autres, sont pointés du doigt pour fournir des outils qui permettraient aux sites illégaux de contourner les blocages. Elle reproche à Google de référencer des plateformes pirates dans ses résultats de recherche, à Cloudflare d’anonymiser les hébergeurs de contenus illégaux, et à X de ne pas supprimer immédiatement les liens de streaming illégal.
LaLiga veut imposer des restrictions encore plus sévères contre le piratage
Pour LaLiga, ces entreprises doivent faire bien plus pour freiner la diffusion des matchs en streaming illégal. Elle demande notamment à Google de désindexer globalement les sites identifiés comme pirates et de bloquer préventivement ceux qui proposent des services IPTV illégaux. De son côté, X est accusé de ne pas répondre assez vite aux signalements. Enfin, Cloudflare est critiqué pour masquer l’identité des propriétaires de sites de streaming, compliquant ainsi leur fermeture.
Cependant, les grands acteurs du numérique jugent déjà ces mesures trop agressives. Des entreprises comme Google, Amazon et Cloudflare ont récemment demandé à l’Union européenne de freiner des systèmes comme le Piracy Shield, qui a causé des erreurs de blocage massives. En octobre 2024, Google Drive a même été coupé en Italie pendant plusieurs heures à cause de ce dispositif. Pour les géants du web, ces mesures nuisent aux libertés numériques et risquent de bloquer des services légitimes. Si LaLiga pousse encore plus loin ses recommandations, elle risque d’aggraver cette tension avec les acteurs du numérique et d’ouvrir un débat explosif sur les limites de la lutte contre le piratage.