Pour détecter une maladie mortelle, cette IA de Google a une méthode originale

En partenariat avec des entreprises spécialisées du secteur médical, Google travaille sur le développement d'une intelligence artificielle capable de détecter une maladie mortelle sans aucun examen invasif.

Une main de robot qui tient un stéthoscope
Crédits : 123RF

Aller chez le médecin en cas de fièvre, toux ou autres symptômes communs suffit généralement à ressortir avec un diagnostic et éventuellement un traitement. Mais parfois, il est nécessaire de procéder à des examens plus approfondis. Vous devez donc vous rendre dans un laboratoire ou en clinique pour effectuer une prise de sang par exemple. Une procédure invasive dont les résultats prennent un certain temps à être analysés. L'intelligence artificielle veut changer tout ça.

En matière de détection des maladies, on assiste à l'émergence de méthodes ne nécessitant pas de piqûre ou de ponction, tout en permettant de déterminer rapidement ce qui touche le patient. Pour cela, l'IA vous regarde dans les yeux, mais elle peut aussi s'intéresser à la forme et à la couleur de votre langue, deux facteurs permettant de repérer plusieurs pathologies. Le modèle sur lequel Google travaille en ce moment en partenariat avec des firmes spécialisées adopte une autre approche : celle de la bioacoustique.

Voici comment cette IA de Google arrive à diagnostiquer simplement une maladie mortelle

La bioacoustique, comme son nom l'indique, consiste à étudier les sons afin et les interpréter afin d'en donner leur signification biologique. Google se focalise sur la détection de la maladie infectieuse la plus mortelle au monde : la tuberculose.

Selon l'Organisation mondiale de la santé, elle fait environ 4 500 morts par jour. On peut la traiter, mais le problème est qu'énormément de patients ne sont pas diagnostiqués à temps. L'entreprise s'est associée à une startup indienne, Salcit Technologies, pour y remédier. Dans le pays, près de 250 000 personnes meurent de la tuberculose chaque année.

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Afin d'entraîner son modèle IA, 300 millions d'extraits sonores du monde entier ont été utilisés : toux, reniflements, éternuements, respirations… Ils proviennent de sources non protégées par les droits d'auteur et disponibles publiquement. Sur YouTube par exemple, mais également en provenance d'hôpitaux qui effectuent des prises de sons de patients tuberculeux. Grâce à ces échantillons, l'intelligence artificielle peut repérer les différences subtiles dans la toux des personnes et poser un diagnostic précis. Cela ne nécessite rien d'autre qu'un smartphone.

Google et ses partenaires veulent mettre la détection de la tuberculose à la portée de tous

En Inde, Salcit Technologies utilise déjà sa propre IA pour détecter la tuberculose. Le modèle de Google lui sert à l'améliorer et les résultats sont très encourageants. En toussant pendant 10 secondes près d'un mobile, l'application donne une réponse avec un taux de précision de 94 %. L'avantage d'un tel dispositif est qu'il est très facilement utilisable dans des lieux où l'on n'a pas accès à des appareils plus sophistiqués.

Pour Shravya Shetty, directrice de recherche en ingénierie chez Google, le but est également de former un maximum de gens à son utilisation. À terme, l'accès à un smartphone suffira à diagnostiquer quelqu'un, voire soi-même. Évidemment, ce n'est pas sans soulever plusieurs problématiques.

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Les professionnels de santé vont devoir accepter ce nouvel outil qui change radicalement leur manière d'exercer leur métier. La population peu à l'aise avec les outils technologiques pourraient aussi avoir du mal, par exemple ne pas penser à se mettre dans un endroit calme pour éviter les bruits parasites pendant l'enregistrement de la toux.

Très prometteuse, l'IA de Google est encore en phase de développement et la commercialisation est encore loin. La firme de Mountain View n'en est d'ailleurs pas à son premier essai en la matière. En 2018, elle annonçait travailler sur une intelligence artificielle capable de détecter le cancer du sein dans 99 % des cas.

Source : Bloomberg


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