Pour rester jeunes, ces étoiles ont une méthode digne d’un film d’horreur

Des scientifiques ont découvert comment faisaient certaines étoiles pour paraître jeunes. La méthode semble sortie d'un film d'épouvante, mais elles ne peuvent pas vraiment s'en empêcher.

Etoiles
Crédits : 123RF

L'espace est un environnement fascinant. Les règles qui régissent les astres au-dessus et, souvent, très loin de nos têtes sont tellement différentes des nôtres qu'on assiste à des phénomènes spectaculaires. Par exemple, une étoile qui ne devrait même pas exister, une explosion immense et inexpliquée, ou encore deux planètes qui se rentrent dedans. Dans l'immensité de l'univers, une zone “proche” de nous reste majoritairement inexplorée par la recherche scientifique. Et pour cause : il s'agit du cœur de la Voie Lactée, une région particulièrement inhospitalière.

Au centre de notre galaxie se trouve en effet Sagittarius A*, ou Sgr A*. C'est un gigantesque trou noir dont la masse représente 4,5 millions de fois celle du Soleil. Cette monstruosité cosmique est entourée de plus d'un million d'étoiles dans un périmètre large de 4 années-lumière. Peu importe la distance qui les sépare de Sgr A*, toutes sont condamnées à être aspirées par le tour noir. Et c'est justement en simulant ceci que des scientifiques ont découvert que certains étoiles en profitaient pour s'adonner à une cure de jouvence macabre.

Des étoiles parviennent à rester jeunes grâce à un procédé terrifiant

Sanaea C. Rose de l'Université Northwestern, à la tête de la recherche, explique que “l'amas [d'étoiles] devient de plus en plus densément peuplé à mesure que l'on se rapproche du trou noir supermassif, de sorte que la probabilité d'une collision augmente. C'est un peu comme traverser une station de métro incroyablement bondée à New York aux heures de pointe. Si vous n'entrez pas en collision avec d'autres personnes, vous passez très près d'elles“. De plus, les étoiles les plus proches de Sgr A* sont celles qui se déplacent le plus vite. La force d'attraction du trou leur fait atteindre une vitesse de 29 millions de km/h.

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Autrement dit : à une distance de 0,01 parsecs (2 000 fois la distance entre la Terre et le Soleil) de Sgr A*, les étoiles se percutent et se rentrent dedans presque constamment. Et il se trouvent qu'à chaque fois que cela arrive, elles perdent une partie de leur matière stellaire dont les autres se nourrissent. Résultat : en baignant dans la matière perdue, riche en hydrogène, leur éclat est renforcé. Mais en arriver là pour rester jeune n'est pas sans conséquence.

Au centre de la Voie Lactée, des étoiles cannibales côtoient des étoiles mortes-vivantes

Ce que les scientifiques ont découvert, c'est que près du trou noir Sagittarius A*, on assiste à un tour d’autos-tamponneuses permanent mettant en scène des étoiles dépouillées de leur matière, à la manière d'une coquille vide, et les étoiles qui en ont profité pour rajeunir. Sauf que ce faisant, elles raccourcissent leur durée de vie.

En effet, “manger” les restes de leurs voisines font qu'elles gagnent en masse. Or, plus une étoile est massive, plus vite elle brûle le “carburant” nécessaire à sa fusion nucléaire interne. Un procédé indispensable qui l'empêche de s'effondrer sous sa propre force gravitationnelle.

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Il est évident que les étoiles “victimes” tout comme les “cannibales” ne font que subir ce qu'il leur arrive. D'ailleurs, celles qui sont les plus éloignées du trou noir ne sont pas à l'abri pour autant. Elles ont moins de chances de se rentrer dedans, mais quand elles le font, elles fusionnent en un seul astre massif. “Les étoiles à 0,1 parsecs [21 000 fois la distance entre la Terre et le Soleil, ndlr] ont une très forte chance de connaître au moins une collision au cours de leur vie”, précise Sanaea C. Rose.

Au-delà de ces découvertes étonnantes, la simulation mise au point par les scientifiques à une portée potentiellement infinie, dans la mesure où “l'étude de notre propre centre galactique peut nous renseigner sur ce qui se passe au centre de toutes les galaxies“.

Reste également à améliorer l'outil. “Les prochaines étapes consistent à développer la physique actuellement présente dans le modèle. Le centre galactique est un environnement extrêmement complexe, il y a donc toujours des choses que nous pouvons ajouter, et notre travail n'est jamais terminé“, s’enthousiasme la chercheuse.

Source : Space


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