Sites porno : les Britanniques vont devoir prouver leur âge pour y accéder
Les sites pornographiques vont devenir plus difficiles d'accès au Royaume-Uni. Pour empêcher les mineurs de consommer ce genre de contenus, les internautes vont devoir justifier leur âge en fournissant des papiers d'identité, un peu à la manière des sites de gambling (poker, paris…) en France.
Crédit : PixabayLe gouvernement du Royaume-Uni a fait passer une loi obligeant les britanniques à prouver leur âge avant de pouvoir accéder à un site pornographique. Celle-ci va prendre effet à partir du 15 juillet 2019, malgré les difficultés techniques que va engendrer la mesure. Il va être demandé aux utilisateurs de fournir une pièce d'identité (passeport, permis de conduire, carte bancaire) afin d'attester qu'ils sont majeurs. “Nous voulons que le Royaume-Uni soit l’endroit le plus sûr au monde [en la matière] et ces nouvelles lois nous aideront à atteindre cet objectif”, a annoncé Margot James, ministre du numérique.
Les sites porno vont devenir plus difficiles d'accès pour les enfants
L'exécutif britannique estime qu'il s'agit d'une avancée majeure qui devrait être reprise à l'international pour la protection des enfants. Si les contenus à caractère pornographiques sont en effet très faciles d'accès pour n'importe qui sur le net, les opposants à la loi craignent un danger pour la vie privée des consommateurs de porno, et notamment la fuite de données. On se rappelle que le piratage de 8 sites porno avait exposé les données de 1,2 million de comptes sur internet fin 2018.
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“Le gouvernement doit obliger les sociétés à appliquer les standards de confidentialité”, estime Jim Killock, directeur de l'organisation Open Rights Group qui lutte pour garantir les droits numériques des citoyens. Il dénonce le fait que toutes les protections en matière de vie privée ne soient qu'optionnelles pour ces sites soit “dangereux et irresponsable” et que le gouvernement soit en train de créer un “paradis pour les escrocs”. Certaines personnes mal intentionnées pourraient en effet revendre les données personnelles ainsi recueillies.
“Le gouvernement doit légiférer en matière de vie privée avant que sa propre politique ne conduise à des révélations [d'identités de consommateurs de porno], à des destructions de carrière ou à des suicides”, ajoute-t-il. Votée en 2017, la loi aurait déjà du être mise en application en 2018, mais la difficulté pour les plateformes (et les internautes) pour s'y adapter ont entraîné des ralentissements.
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