Présidentielle 2017 : un candidat veut interdire les jeux vidéo violents
L’élection Présidentielle 2017 bat son plein. Si les candidats des plus gros partis sont mis en avant dans les plus grands médias, les autres ne manquent pas de se faire remarquer de temps à autres. Ainsi, ce matin, le candidat à l’Elysée, Jacques Cheminade, a fait une proposition qui risque bien de ne pas être très populaire. Il souhaite interdire les jeux vidéo violents en France, ni plus ni moins.
Depuis quelques années maintenant, les jeux vidéo sont, il faut bien l’avouer, de plus en plus réalistes. Et pour certains hommes politiques, réalisme et violence ne vont pas ensemble, même lorsque l’on parle de jeux vidéo.
Ainsi, ce matin, le candidat à la présidentielle 2017 Jacques Cheminade, a déclaré au micro de Jean-Jacques Bourdin sur RMC, que s’il était élu Président de la République, il interdirait la vente de jeux vidéo violents en France. Bon heureusement, il a peu de chances de gagner.
Violence : entre jeux vidéo et réalité
On s’est moqué de moi quand je l’ai dit en 2012 et on a eu Mohammed Merah. Dans ces jeux ultra-violents, on écrase parfois des gens avec des camions, ça inspire les gens qui ont l’esprit tordu et désaxé.
Ces par ces mots que Jacques Cheminade, candidat à la Présidence de la République avec son parti Solidarité et progrès, a justifié la proposition figurant à son programme pour la présidentielle 2017. Des propos extrêmes qui mettent en corrélation directe les jeux vidéo violents et les attaques terroristes survenues à Nice le 14 juillet 2016, date à laquelle un camion bélier a foncé sur la foule.
Il avait déjà lors des précédentes élections fait mention de cette volonté de faire interdire les jeux vidéo violents en France. Ce n’est pas la première fois d’ailleurs qu’un homme politique y pense, Valérie Pécresse avait même déjà fait un parallèle entre jeux vidéo et drogue. Revenons donc à Jacque Cheminade qui déclarait à l’époque au micro de Canal+ :
Très souvent, ces meurtres de masse sont associés à des jeux vidéo violents. Ce n’est pas la cause, mais ça crée un climat.
Cette année, dans son programme, le candidat va encore plus loin, oubliant sans doute que des règles existent déjà pour protéger les plus jeunes de la violence dans les jeux vidéo. Il écrit ainsi dans son programme :
Tous les contenus diffusés avilissant la personne humaine, comme les jeux vidéo ultra-violents doivent être bannis, soit si possible en les interdisant, soit en les surtaxant systématiquement.
Le hic dans la proposition de Jacques Cheminade, c’est d’abord que l’interdiction n’a jamais été une solution. Même si, dans l’hypothèse la plus extrême, les jeux vidéo étaient la cause de la montée de la violence chez certains individus, les interdire ne ferait que déporter le problème. Les joueurs utiliseront de toute façon un moyen illégal pour se procurer leurs jeux.
Et il ne s’agit là que de suppositions. Le plus inquiétant est que finalement Jacques Cheminade ne soit pas au courant des règles déjà en vigueur pour la prévention des risques liés à la surconsommation de jeux violents. Il existe déjà aujourd’hui le système PEGI (Pan European Game Information) qui signale aux parents quels jeux ne conviennent pas à certaines tranches d’âge.
Il existe donc des jeux interdits aux moins de 3, 7, 12, 16 et 18 ans. En complément de cette limitation d’âge, PEGI explique également pourquoi le jeu n’est pas approprié à une certaine catégorie d’âge (trop de violence, de sexe, drogue, vulgarité etc.). Sur ce coup, Jacques Cheminade aurait mieux fait de ne pas aller trop vite. Espérons pour lui que le reste de son programme a été fait avec plus de sérieux.
https://www.phonandroid.com/jeux-video-ados-jouent-ligne-meilleures-notes.html