PS4 : Sony écope de 13,5 millions d’euros d’amende pour avoir saboté des manettes non officielles
L'Autorité de la Haute Concurrence vient de sanctionner Sony avec une amende plutôt salée de 13,5 millions d'euros. L'institution accuse le constructeur de la PlayStation d'abus de position dominante sur le marché des manettes.
Décidément, rien ne va plus chez Sony ces derniers temps. En premier lieu, le constructeur doit faire face à une fuite sans précédent au sein de son studio Insomniac Games. Après une cyberattaque d'envergure, des pirates viennent de publier des images de gameplay et des artworks du jeu Wolverine, la prochaine grosse exclusivité de la PS5.
Dernièrement, le constructeur nippon s'est également attiré les foudres des joueurs après avoir banni des dizaines et des dizaines de comptes PSN sans aucune raison apparente. Et puis, il faut également évoquer cette décision polémique de retirer de nombreux contenus Discover du PlayStation Store, privant ainsi les joueurs de films et séries qu'ils ont pourtant acheté.
Sony écope de 13,5 millions d'amende pour avoir saboté des manettes PS4 non officielles
Et en ce mardi 20 décembre 2023, l'Autorité de la Haute Concurrence est venue ajouter son grain de sel. Un sacré grain de sel d'ailleurs : une amende de 13,5 millions de dollars à l'encontre de Sony et trois de ses filiales. Pour résumer, l'institution accuse la firme nippone d'abus de position dominante sur le marché des manettes PS4.
Dans un premier temps, l'Autorité de la Haute Concurrence blâme Sony d'avoir instauré dès 2015 (soit deux ans seulement après le lancement de la PS4) des contre-mesures techniques pour lutter contre les manettes contrefaites. Seulement et d'après l'enquête de l'institution, ces systèmes ont surtout été mis en place pour provoquer des dysfonctionnements réguliers dans les manettes des constructeurs tiers sans licence de Sony (notamment des déconnexions lors des mises à jour de la console).
Si l’Autorité souligne la légitimité de l’objectif de lutte contre la contrefaçon, elle relève cependant que de telles mesures étaient disproportionnées, puisqu’elles affectaient indistinctement l’ensemble des manettes « hors licence ».
Des licences attribuées de manière opaque
Ensuite, l'Autorité de la Haute Concurrence a pointé du doigt sa politique d'octroi de licence opaque. En effet, pour obtenir l'autorisation de vendre leurs manettes PS4 sous la bannière de Sony (et par extension pour éviter de subir les bugs cités plus haut), les constructeurs doivent intégrer un programme de partenariat.
Or, il s'avère que Sony s'est bien gardé de donner les critères d'admissions exactes aux constructeurs tiers. De cette manière, “Sony a pu les appliquer de manière discrétionnaire, alors même que l’accès à ce dernier était le seul moyen d’éviter les déconnexions”. En combinant ces deux pratiques, l'Autorité a jugé que Sony avait nuit significativement à l'image de marque des fabricants tiers affectés, que ce soit vis-à-vis des distributeurs et des joueurs.
Source : Autorité de la Haute Concurrence