Presque 1000 euros pour jouer avec des jeux physiques sur PS5 Pro. Sony a-t-il pété les plombs ?

Sony a dévoilé la PS5 Pro, sa nouvelle console qui mise tout sur la puissance. Elle fait pourtant grincer des dents à cause de son prix : 799 euros, sans lecteur de disques. Pour profiter de ses jeux physiques, il faut rajouter 119 euros. Sony cherche-t-il à subtilement imposer le tout dématérialisé avec cette machine ? En tout cas, la marque semble totalement déconnectée de ses joueurs et ces derniers ne semblent pas vraiment apprécier.

PS5

L’annonce était très attendue. Les joueurs du monde entier ont regardé la conférence de Sony dans laquelle Mark Cerny a présenté la PS5 Pro. Une machine qui, sur le papier, donne envie. GPU plus puissant, ray-tracing amélioré, apparition du PSSR… de quoi profiter de ses jeux dans les meilleures conditions possibles. Pourtant, l’annonce a suscité la colère des joueurs. Le coupable ? Le prix. La PS5 Pro sera vendue à partir du 7 novembre à 799 euros, et c’est un gros problème.

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Sur les réseaux sociaux, les réactions de streameurs ou d’anonymes expriment une profonde déception, voire une franche colère. Il n’y a qu’à regarder les statistiques de la vidéo de présentation sur Youtube. A l’heure où nous écrivons ces lignes, elle compte presque 160 000 dislikes pour 51 000 likes. Un ratio sans pitié et étonnant pour une marque habituellement si appréciée.

Une machine de guerre, mais peu adaptée au marché

Quand on regarde un peu les promesses en termes technique, le prix de la PS5 Pro semble justifié. Un PC gamer d'entrée de gamme, disons avec un Intel Core i5 et une RTX 4060, coûte déjà plus de mille euros, alors qu'il est théoriquement moins performant en jeu. Mais ce qu’a peut-être oublié Sony, c’est que nous ne sommes pas exactement sur le même marché. Les consoles de jeu, c’est une manière abordable de profiter de son loisir préféré. Acheter une PS5, c’est se faire (ou faire) un beau cadeau sans non plus tomber dans l’excès. Il est donc difficilement concevable d’y mettre plus de 500 euros. Alors 799 euros…

PS5

Jamais une console de jeu n’a été aussi chère depuis la Neo Geo en 1991 (même en ajustant selon l’inflation). En 2007, quand la PS3 est sortie en France, son prix de 599 euros a suscité la colère et contribué à son lancement difficile. Elle n’a été sauvée que par une baisse drastique de son tarif. Il faut admettre que le cas de la PS5 Pro est différent. Il ne s’agit pas d’une machine de nouvelle génération, mais bien d’une amélioration d’une qui existe déjà. Mais même en prenant le problème sous cet angle, la stratégie de Sony ne tient pas. Pour une console de jeu, le prix est trop élevé.

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Plus encore, la comparaison avec le passé fait mal. Sony avait déjà fait le coup de l'upgrade avec la PS4 Pro en 2016. Le contexte était alors bien différent. Cette version arrivait à un tournant technologique, là où la 4K se démocratisait dans les foyers. Elle était surtout vendue à 399 euros « seulement », soit autant que la PS4 à son lancement en 2013. Avec la PS5 Pro, nous sommes sur une amélioration moins patente. Certes, les améliorations graphiques sont notables, mais parlent moins au grand public que le bond du 1080p vers la 4K.

PS4 Pro

La PS5 Pro n’est qu’une version « premium » de la machine, la PS5 classique n’allant pas disparaître. Ce qui agace les joueurs ici, c’est le fait que la PS5, qui a déjà quatre ans d’existence, devienne de moins en moins abordable. Certes, ils ne sont pas obligés de craquer pour la version à 800 euros, loin de là, mais voir Sony tenter une approche haut de gamme est un nouveau témoignage de sa déconnexion avec son public. Cela s'ajoute à la hausse du prix qu'avait subit la PS5 en 2022. Autre sujet qui cristallise le rejet, c’est l’absence de disque physique sur cette version.

Sony vers le tout dématérialisé

La PS5 Pro est vendue 799 euros, sans lecteur de disques. Pour profiter de ses jeux physiques, il faut débourser 119 euros supplémentaires dans un lecteur qui s’attache à la machine. Ça commence à faire cher. Le fait est que Sony, comme son concurrent Xbox, cherche à tendre vers le tout dématérialisé. L’avantage ? Moins de coûts, mais aussi plus de contrôle sur ses produits. Pour ce dernier argument, il n’y a qu’à voir le cas Concord, flop monumental qui est progressivement retiré de la bibliothèque des joueurs après la fermeture des serveurs. Une manière de contrôler la mémoire collective en effaçant les échecs. Petite cerise sur le gâteau, le pied pour mettre la machine debout n'est plus inclus dans le bundle, et doit aussi s'acheter séparément.

PS5

Le fait est que si le dématérialisé est aujourd’hui la norme, surtout sur PC, le jeu physique a encore de beaux jours devant lui sur consoles. Acheter ses jeux, sentir leur boîte dans ses mains, les prêter à ses amis, les revendre en boutique ou en acheter en occasion… C’est un vrai plus, surtout pour ceux qui ne veulent pas mettre 80 euros dans un titre neuf. C’était même l’un des axes défendus par Sony contre Microsoft en 2013. Certes, la marque japonaise a toujours tenté de pousser le dématérialisé, notamment via la PSP Go en 2010 ou la PS5 Digital Edition en 2020, mais jamais avant elle n’avait tenté de rendre si inaccessible le jeu physique qu’avec la PS5 Pro.

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L’avenir de la PS5 Pro sera décidé par les joueurs, comme toujours. Si techniquement, elle séduit, son placement tarifaire et son absence de lecteur de disques lui mettent déjà des bâtons dans les roues. Reste à voir jusqu’à quel point le marché PS5 va se segmenter et surtout si les développeurs vont suivre. Si la PS5 Pro est un succès, ce tarif pourrait devenir la nouvelle norme sur un marché de plus en plus premium. Dans ce cas, Sony aurait tort de se priver de faire grimper l’addition pour sa future PS6.


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