Quelle durée de vie pour une smartwatch ?
On parle aujourd'hui énormément de ce nouvel objet qu'est la smartwatch, ou montre connectée. Loin d'être un simple gadget pour geeks, elle représente la porte d'entrée dans le monde des objets connectés qui sera l'une des grandes réalités de notre futur proche. Elle nous permet donc d'avoir un aperçu de toutes les ressources et les possibilités que cette nouvelle technologie possède en elle.
Une telle nouveauté nous pousse donc à nous poser certaines questions de chronologie et de longévité. Combien de temps une smartwatch est-elle faite pour durer? Son cycle de production se calquera-t-il sur celui des smartphones? Il est temps d'essayer de faire le point sur ces questions car encore à l'heure actuelle, même si Android Wear tend à se démocratiser et que les Galaxy Gear 2 de Samsung font entrevoir le potentiel de l'OS Tizen, une smartwatch reste un objet de niche et un investissement non négligeable (entre 150 et 200 euros)?
Des cycles de renouvellement très rapides
Il faut dans un premier temps reprendre la courte histoire des montres connectées pour trouver une première tendance. Les premiers modèles de la Pebble Watch sont apparus début 2013 suite à leur financement participatif sur Kickstarter ; il n'aura fallu attendre qu'un an pour voir arriver la seconde génération avec la Pebble Steel, avec une mise à jour mettant les deux modèles à niveau.
Concernant les Galaxy Gear, le cycle de renouvellement a été encore plus rapide, notamment à cause du conflit des systèmes d'exploitation entre Android et Tizen. Il n'aura fallu que six mois environ pour que la Galaxy Gear 2 ne succède à son prédécesseur.
Derrière cette accélération des sorties, il reste néanmoins des cycles d'obsolescence différents, qui dépendent pour la plupart des mises à jour des technologies, et plus important encore, des softwares embarqués. La question qui se pose est donc bien celle non pas du rythme des sorties, mais celle du support des versions existantes. Et là, les exemples conjoints de la Pebble et des Galaxy Gear nous montrent bien qu'aucun schéma récurrent n'est encore à envisager.
La question du prix et des attentes
Nous l'avons déjà souligné en préambule : une smartwatch n'est pas en soi un objet donné. Il y a donc une attente réelle quant à la durée d'utilisation optimale que l'on pourra en faire. Sur ce point, la smartwatch rejoint quelque peu le smartphone, où les modes de consommation s'orientent généralement vers des cycles de deux ans pour des raisons d'engagement contractuels et de prix moyens. L'évolution des forfaits des opérateurs mobiles joue aussi pour beaucoup.
Une console de jeux, elle, part sur un cycle de développement beaucoup plus long, de 5 à 10 ans, car cette durée correspond davantage au temps pendant lequel les développeurs de jeu peuvent peaufiner leurs méthodes pour au final tirer le meilleur parti des possibilités que leur offrent le hardware. Et on parle là aussi d'un profil d'appareil dont le software est beaucoup plus évolutif.
La durée de vie d'une montre connectée sera donc essentiellement dictée par ce que les consommateurs en attendent par rapport au prix qu'ils investissent, tout en gardant en tête le principe qu'une montre se change généralement moins souvent qu'un smartphone par exemple. Et il est qui plus est évident que des modèles de première génération comme la première Pebble ou la Samsung Galaxy Gear seront davantage perfectibles que les déclinaisons qui s'en suivront.
Un marché en attente de stabilité
La smartwatch est en soi un objet très particulier car elle concilie deux aspects aux cycles de renouvellement différents. Objet technologique que l'on attend performant, elle reste également une montre, c'est-à-dire un accessoire. Cela soulève immédiatement la question du design, et il n'y a qu'à voir les avis dithyrambiques à propos de celui de la Moto 360 pour se rendre compte de l'influence de ce facteur au moment de la prise de décision.
Les questions d'esthétique n'ayant souvent pas grand chose à voir avec celles de la performance, la tâche se complique dès lors car rien n'indique que d'ici quelques années, le look de la Moto 360 ne sera pas passé de mode, ou que l'interface d'Android Wear ne sera plus en adéquation avec ce qu'en attendent les utilisateurs.
La smartwatch semble donc vouée à connaître des cycles de renouvellement beaucoup moins réglés que ceux des smartphones notamment. Certains modèles pourraient tenir plusieurs années tandis que d'autres seraient déjà dépassés et remplacés au bout de quelques mois. La spécificité même de l'objet montre connecté rend donc ce marché beaucoup moins prévisible. Seuls les succès des futurs modèles pourront nous dire quelles leçons auront été les bonnes.