Qu’est-ce qu’un “autopen”, cette machine à signature manuscrite qui fait polémique aux États-Unis
L'administration Trump justifie sa décision d'annuler les amnisties décrétées par Joe Biden par l'emploi d'un “autopen”. Un dispositif dédié aux signatures peu connu du grand public. On vous explique de quoi il s'agit.

La dernière polémique s'ajoute à une longue liste très inquiétante d'entorses à la démocratie aux États-Unis. Le président Donald J. Trump vient de prononcer l'annulation des pardons présidentiels de l'ère Joe Biden. En particulier ceux visant à protéger les policiers et agents chargés d'enquêter sur l'assaut du Capitole par des partisans du milliardaire.
Au-delà de la gravité de cette décision pour le libre cours de la Justice, la raison invoquée par le président étonne de nombreux internautes. Le président Joe Biden aurait ainsi utilisé un “autopen” pour signer ces amnisties. Un terme qui fait rarement surface dans l'actualité, bien qu'il désigne pourtant un appareil largement utilisé par les entreprises et gouvernements du monde entier.
Un autopen est tout simplement une machine à signer
Un autopen est une sorte d'imprimante traceur. Comprenez une imprimante conçue pour tracer des dessins vectoriels avec un stylo classique. La signature du président, ou responsable dont la signature est nécessaire est numérisée et transférée dans un dispositif de stockage amovible chiffré.
De là, il est possible d'automatiser la signature “manuscrite” de documents grâce à la machine. Ce qui peut s'avérer très utile pour des décrets et des lois et décrets qui peuvent représenter de nombreuses pages et s'accumuler assez rapidement sur le bureau d'un président.
L'argument de Donald Trump pour invalider les pardons signés par le président Biden est que l'utilisation d'un autopen pour signer les pardons présidentiels les rend caducs. Il laisse planer l'idée que d'autres personnes auraient pu utiliser sa signature à son insu pour signer les fameux documents.
Un argument peu convaincant pour deux raisons. D'abord, parce que l'ancien locataire de la Maison Blanche avait parlé plusieurs fois de ces pardons avant de les signer. Mais aussi, ensuite, car comme on vous le disait, la signature proprement dite est chiffrée sur un support amovible (conservé par le président lui-même).
L'utilisation de sa signature dans un autopen ne peut avoir lieu qu'après avoir entré un code personnel. Qui de facto opère comme une sorte de signature électronique. Toutefois, alors que les contre-pouvoirs susceptibles d'encadrer le 47e président des États-Unis tombent les uns après les autres, il y a des raisons de craindre que, même bancal, la justification de Donald Trump a toutes les chances de s'imposer comme parole d'Evangile.