Rachat d’Activision : Microsoft gagne son procès contre la FTC, la fusion est imminente
Un juge fédéral de San Francisco a rejeté la requête de la Federal Trade Commission (FTC) visant à empêcher l'acquisition d'Activision Blizzard par Microsoft, estimant qu'il était peu probable que la FTC prouve que la fusion aurait pour effet de “réduire substantiellement la concurrence”.
Après plusieurs jours de procès, le juge fédéral en charge de l’affaire a décidé de ne pas empêcher Microsoft de conclure son acquisition du géant du jeu vidéo Activision Blizzard pour un montant de 69 milliards de dollars. Il s’agit donc d’une défaite cuisante pour les autorités de régulation américaines qui avaient demandé une injonction temporaire dans l'attente de l'aboutissement des contestations juridiques de la fusion.
La FTC avait fait valoir que la fusion restreindrait la concurrence, principalement en plaçant la franchise Call of Duty d'Activision, qui est régulièrement l'un des jeux les plus vendus, entre les mains de Microsoft. L'autorité de régulation antitrust avait pour objectif de suspendre la fusion le temps d'achever son examen administratif, mais la juge Corley a finalement presque anéanti ces espoirs avec sa décision.
Microsoft gagne le procès en promettant la sortie des jeux Activision sur PS5
La victoire de Microsoft dans ce procès peut largement être attribuée aux arguments fournis concernant le maintien des titres Activision chez la concurrence. La juge a estimé que les efforts déployés par les géants de la technologie pour garantir l'accès à des titres tels que Call of Duty en dehors de l'écosystème de Microsoft sont convaincants, et les tentatives de Sony de décrédibiliser la parole de son adversaire n’ont pas porté leur fruit.
« L'acquisition d'Activision par Microsoft a été décrite comme la plus importante de l'histoire de la technologie », a déclaré le juge Corley dans son arrêt. « Elle mérite d'être examinée de près. Cet examen a porté ses fruits : Microsoft s'est engagé par écrit, en public et devant les tribunaux à maintenir Call of Duty sur PlayStation pendant 10 ans, sur un pied d'égalité avec la Xbox. Elle a conclu un accord avec Nintendo pour amener Call of Duty sur Switch. Et elle a conclu plusieurs accords pour apporter pour la première fois le contenu d'Activision à plusieurs services de jeux dans le cloud ».
« Les preuves recueillies indiquent que les consommateurs auront davantage accès à Call of Duty et à d'autres contenus d'Activision », a écrit Corley. « La demande d'injonction préliminaire est donc rejetée ». Malgré cette victoire, la bataille n’est pas encore totalement remportée pour Microsoft.
La FTC peut encore faire appel de la décision
La juge Corley a décidé que la FTC avait jusqu'au 14 juillet à 23 h 59 pour obtenir un sursis en attendant l'appel de la cour d'appel du neuvième circuit, afin de retarder davantage la conclusion de l'accord. Dans le cas contraire, Microsoft et Activision pourront conclure l'accord, ce qui leur laissera juste assez de temps pour le faire avant la date limite du 18 juillet.
Cependant, les entreprises pourraient bien décider de reporter cette date butoir afin de convaincre le Royaume-Uni d’accepter la fusion. Il s’agit là du dernier obstacle de Microsoft pour conclure le rachat, ce dernier ayant déjà été accepté par 38 pays.
Pour rappel, l'autorité de régulation britannique avait bloqué le projet d'acquisition de Microsoft en avril, et Microsoft devait faire appel de cette décision lors d'une audience qui devait débuter le 28 juillet. Avec la victoire face à la FTC, il serait désormais possible pour Microsoft de forcer la clôture du rachat en ne commercialisant plus ses jeux au Royaume-Uni, mais il s’agirait évidemment d’une énorme perte pour le pays.
Microsoft et l'autorité britannique de la concurrence et des marchés (CMA) ont donc décidé de suspendre leur bataille juridique afin de poursuivre les négociations.