Le Razer Freyja est un siège vibrant pour le jeu vidéo, on l’a essayé, voici ce que ça vaut

Le Freyja est un curieux objet commercialisé par Razer. Vendu comme un coussin à apposer à votre siège, il permet de ressentir les vibrations dans les jeux grâce à un retour haptique localisé, des fesses au haut du dos. Un produit que nous avons pu longuement essayer. Est-ce le futur du jeu vidéo ou un gadget ? Réponse tout de suite.

Razer est une marque qui n’hésite pas à tenter des choses, quitte à parfois nous perdre. Sa nouvelle invention fait partie de ses projets un peu fous. Il s’agit du Razer Freyja, un coussin à poser sur votre siège de bureau et qui a la particularité de vibrer dans les jeux vidéo.

Il ne s’agit pas d’un concept, mais bien d’un vrai produit vendu dans le commerce. Il est affiché sur le site de Razer et chez les revendeurs partenaires au prix de 299 euros. Pour ce produit, Razer a collaboré avec la société française Sensa, spécialisée dans les retours haptiques. L’idée est de faire ce cette technologie un élément central de l’écosystème Razer, à l’image de Chroma avec les RGB. Par exemple, Sensa est aussi utilisé dans le dernier casque Kraken V4 Pro.

Mais ce coussin vibrant renforce-t-il réellement l’immersion ? Qu’est-ce que cela donne en jeu ? Mérite-t-il qu’on craque pour lui ? Nous avons pu longuement l’essayer.

Un coussin à poser sur votre siège gaming

Le Razer Freyja n’est pas un siège, mais bien un coussin à poser sur un fauteuil. Il s’attache facilement grâce à trois sangles réglables. Pas besoin d’avoir un siège gaming pour en profiter (et pas forcément Razer), puisqu’il s’adapte à tous les formats. Nous-mêmes, à la rédac, nous l’avons posé sur un siège ergonomique classique sans aucun souci. Par contre, il faudra enlever le cale reins si vous en avez un.

Pour le relier à son PC, il faut obligatoirement que le coussin soit sous tension, de fait, un long câble d’alimentation de deux mètres cinquante part de la base. Pas de panique si vous craignez de l’arracher, puisqu’un branchement Jack qui se défait au moindre mouvement brusque est présent sur le fil. Afin de le relier au PC, Razer a opté pour du sans fil. Il faut ainsi brancher un dongle pour le connecter en 2,4 Ghz. Afin de finaliser l’installation, il faut passer par le logiciel de la marque : Synapse 4. Une application peu ergonomique et véritable usine à gaz, mais malheureusement indispensable.

Bref, le Freyja est un ajout pour votre fauteuil, mais comment ça fonctionne, et est-ce que cela a un véritable intérêt ?

Une immersion qui fonctionne, jusqu’à un certain point

Sur le Freyja sont répartis six coussins à retour haptique. Deux sous les fesses, deux sur le bas du dos et deux sur le haut. L’idée de Razer, c’est de faire ressentir physiquement sur notre séant ce qui se passe dans les jeux. Des vibrations qui retranscrivent ce qui se passent à l’écran.

Au lancement, seuls trois titres sont compatibles : Hogwart’s Legacy, Silent Hill 2 ainsi que Final Fantasy XVI. Nous avons longuement joué à ce dernier, notre popotin posé sur le Freyja, et nous devons avouer que la formule fonctionne. Le retour haptique fait bien ressentir la puissance de notre personnage. Par exemple, lorsqu’il donne un coup d’épée, on sent les vibrations partir du bas pour progressivement remonter dans notre dos. Lors d’un sort d’éclair, on perçoit le retour haptique donner des à-coups. Quand un canyon s’effondre autour de nous, on sent tout notre siège vibrer. L’immersion est là !

Sur ce point, Razer réussit son coup. Oui, le gimmick fonctionne et il y a un vrai effet « whaou ». On prend plaisir à lancer tel ou tel sort pour bénéficier des vibrations. Malheureusement, cette sensation ne dure qu’un temps. Au bout de plusieurs heures de jeu, on ne fait même plus attention aux retours haptiques, notre corps s’étant habitué. Plus encore, le Freyja s’avère inconfortable à la longue et c’est presque un soulagement de le retirer. Le coussin, même bien attaché, à la fâcheuse tendance à glisser du siège, nous obligeant à le réajuster régulièrement.

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Une technologie intéressante, mais une application encore hésitante

Seuls trois jeux prennent donc en compte les retours haptiques du Freyja. D’autres arriveront, bien entendu, mais pour le moment, il faudra s’en contenter. Pour les autres productions, le coussin n’est pas inutile pour autant. La technologie compense en transformant le son en vibration. Cela fonctionne dans une certaine mesure. Par exemple, dans Forza Horizon 5, le fauteuil vibre constamment, ce qui colle avec l’immersion que cherche à apporter un jeu de voiture.

Sur d’autres titres, c’est beaucoup plus compliqué. Space Marine 2, à titre d’exemple, montre les limites du Freyja. Le jeu se montre très bruyant et le siège est donc totalement perdu en pleine partie, entre les cris, la musique et les effets sonores. De fait, nous n’avons pas de vibrations supplémentaires quand on dégomme du tyranide avec notre épée tronçonneuse, puisque le coussin vibre constamment. Dommage. Les effets peuvent aussi se faire sentir lors du visionnage d’un film, mais là encore, tout se base sur le son et la sensation donnée n’est pas réellement convaincante.

Bien évidemment, il est possible de régler l’intensité des vibrations sur trois niveaux dans le logiciel Synapse. En revanche, il faudra composer avec cette application confuse en plus d’être capricieuse. Il n’est pas rare qu’elle refuse simplement de se lancer ou qu’elle plante sans raison. A devenir dingo.

Alors, on achète ?

La technologie proposée par le Freyja est plaisante, surtout sur les jeux compatibles. Il est vrai que le retour haptique sur tout le corps renforce l’immersion et apporte un petit quelque chose d’agréable à nos aventures… jusqu’à un certain point. Passé l’effet whaou, le coussin perd progressivement de son intérêt.

Alors oui, ce Freyja a toute sa place sur un stand de démo et on est curieux de voir comment Razer va utiliser Sensa à l’avenir. On imagine par exemple bien la technologie directement incluse dans les sièges de Razer ou ses manettes. En revanche, pour ce qui est du produit en lui-même, l’objet ressemble plus à un gadget destiné à prendre la température du marché qu’autre chose. Amusant, mais finalement peu utile en plus d’être inconfortable à la longue. Bref, un premier essai intriguant, à défaut d’être convaincant.

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