Un homme de 69 ans, paralysé des 4 membres, a réussi à piloter un drone volant virtuel par la pensée et à le manœuvrer avec précision à travers différents obstacles. Voici la vidéo de son exploit.

Après une grave blessure à la colonne vertébrale, un homme âgé aujourd'hui de 69 ans s'est retrouvé paralysé des 4 membres. Mais il n'a pas abandonné l'idée d'accomplir des choses normalement réservés aux valides, bien au contraire.

En 2016, il se fait implanter des électrodes dans son cortex moteur gauche, la partie du cerveau qui contrôle les mouvements de la main. Pourquoi ? Parce qu'il sait que les BCI, pour Brain-Computer Interface (interface cerveau-ordinateur) sont de plus en plus efficaces.

Le nom de cette technologie annonce clairement la couleur : elle consiste à brancher le cerveau humain à une machine afin que cette dernière décode les ondes cérébrales et les transforme en actions.

C'est ainsi, par exemple, que 2 femmes muettes ont pu s'exprimer, l'une avec sa voix recréée par IA, l'autre par texte. Ici, le septuagénaire avait une envie, celle de piloter un drone volant. Les scientifiques se sont donc mis au travail.

Cet homme contrôle un homme volant par la pensée, voici le résultat en vidéo

D'abord, il a fallu entraîner l’algorithme à différencier les signaux relatifs aux mouvements de certains doigts. L'homme a dû imaginer faire bouger une main virtuelle pour toucher des cibles qui apparaissaient à l'écran. Il finit par atteindre un score de 76 touches par minute.

Ensuite, les chercheurs ont relié ces mouvements à un drone, lui-aussi virtuel, de manière à ce que le participant puisse contrôler sa vitesse et son déplacement. Résultat : il arrive à le faire passer dans des anneaux sans problème, comme vous pouvez le constater dans la vidéo ci-dessous. On dirait qu'il le dirige avec une télécommande.

Les interfaces de ce genre sont en constate évolution. Elle permettent déjà de jouer aux échecs ou même de contrôler Alexa, l'assistant d'Amazon, “simplement” en y pensant. Mieux comprendre les mouvements précis comme ceux des doigts ouvrira tout un champ de possibilités pour les personnes paralysées.

Comme le rappelle le neurochirurgien Matthew Willsey, co-auteur de l'étude, “il y a beaucoup de choses que nous aimons ou faisons […] où nous utilisons plusieurs mouvements de doigts individualisés, comme taper à la machine, coudre, jouer d'un instrument de musique“.

Source : Nature