Réseaux sociaux : l’exécutif fait marche arrière, il ne serait pas question de les couper en cas de crise
Emmanuel Macron a semble-t-il embarrassé une nouvelle fois une bonne partie de l’exécutif en parlant un peu trop vite. Après avoir annoncé en début de semaine qu’il serait envisageable de couper les réseaux sociaux en situation de crise, de nombreux députés tentent de tempérer les propos du Président, assurant que le projet n’existe tout simplement pas.
Oups. Ni la majorité présidentielle, ni même Bercy ne soutiennent Emmanuel Macron dans ce qui est peut-être l’une de ses déclarations les plus polémiques de ces derniers jours. En début de semaine, le président de la République avait envisagé, face à 220 maires, de couper les réseaux sociaux en période de crise au sein du pays — tout en restant particulièrement vague sur les contours de cette mesure. Une affirmation qui n’a évidemment pas manqué de faire réagir… notamment au sein même du camp du chef de l’État.
Éric Bothorel, député Renaissance des Côtes-d’Armor, s’empresse en effet d’assurer auprès de la Tribune que « ce n’est pas une option qui est sur la table ». Selon lui, cela reviendrait d’ailleurs à « renoncer à l’idée que la démocratie soit plus forte que les outils qu’on détourne contre elle ». De son côté, le ministère de la Transition numérique tente la justification en assurant que « Le Président s’est réjoui de ne pas en être arrivé à ces mesures radicales et ce n’est pas quelque chose qu’on souhaite faire à l’avenir ».
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Les propos d’Emmanuel Macron ont choqué au sein même du parti présidentiel. Un élu anonyme assure que ce dernier n’a que très peu de soutien au sein de Renaissance, se disant « consterné par le choix des mots », qu’il juge « purement démagogique ». Ce dernier semble par ailleurs en phase avec les nombreuses critiques comparant la déclaration du président aux méthodes en place dans certains pays autoritaires :
« Envisager de bloquer l’accès à l’information, même dans un contexte exceptionnel et avec les meilleures intentions, ce n’est pas démocratique. Point final. Il ne faut pas aller sur ce terrain-là », explique-t-il. Pendant ce temps chez la majorité, on tente de limiter les dégâts en évoquant une déclaration « malheureuse », qui visait plutôt « la limitation de certaines fonctionnalités […] pendant des émeutes » (Éric Bothorel). On croirait presque à un raté.
Source : La Tribune