Bac 2019, rattrapages… : abuser du smartphone rend-t-il mauvais élève ?
Les résultats du Bac 2019 sont tous connus depuis vendredi 5 juillet – l'occasion de parler d'une nouvelle étude de chercheurs américains : l'utilisation exagérée du smartphone rend-t-il mauvais élève ? Cette enquête, réalisée sur plus de 3400 personnes, met en évidence une corrélation entre les cas d'utilisation excessive et de mauvais résultats scolaires… mais aussi un nombre de partenaires sexuels accru et des problèmes d'alcool !
Vous venez d'avoir votre bac ? Combien de temps passez-vous chaque jour sur votre smartphone ? Le lien entre les deux question peut paraître de prime abord tiré par les cheveux. Mais comme le rapporte BBC, plusieurs études avaient pointé ces dernières années l'utilisation excessive du smartphone comme pouvant aboutir à de mauvais résultats scolaires. Une affirmation que des chercheurs des universités de Chicago, Cambridge et Minnesota ont donc décidé de vérifier dans une nouvelle étude sur la santé et les comportements addictifs. Les résultats de leur enquête, par questionnaire, se basent sur les réponses d'un peu plus de 3400 participants, tous étudiants d'universités américaines. Et ils sont plutôt inquiétants : non seulement les chercheurs confirment la corrélation entre utilisation excessive du smartphone et mauvais résultats scolaires, mais en prime ils ont trouvé d'autres corrélations inquiétantes.
Abuser du smartphone peut rendre mauvais élève, mais ce n'est pas tout…
Selon BBC, un étudiant sur cinq – dont 60% de femmes – a répondu par l'affirmative à suffisamment de questions pour être considéré comme utilisant leur smartphone de manière abusive. “Bien que l'effet de l'utilisation du smartphone sur les notes moyennes était relativement faible, il faut souligner que même un faible impact négatif peut avoir un effet profond sur les performances académiques d'un individu, y compris vis à vis de leurs opportunités en termes d'emploi, plus tard dans la vie”, estiment les chercheurs. Autre lien : les personnes ayant admis utiliser de façon excessive leur smartphone ont également admis avoir des problèmes d'alcool – sans que l'on puisse en dire de même pour d'autres substances addictives : “il serait facile de penser que cette utilisation problématique est une forme d'addiction mais si c'était si simple, nous pourrions nous attendre à d'autres liens avec une large variété d'autres mésusages problématiques de substances, alors que cela ne semble pas être le cas”, expliquent les scientifiques.
L'utilisation excessive du smartphone a été également reliée à une impulsivité accrue… et un nombre plus important de partenaires sexuels. “L'une des découvertes les plus fortes, c'est que les gens qui rapportent un usage problématique de leur smartphone ont tendance à avoir le trait de l'impulsivité, et cela pourrait également jouer un rôle dans le nombre de partenaires sexuels qu'ils ont”, ajoutent-ils. 37,4% des étudiants rapportant un usage exagéré de leur smartphone ont ainsi déclaré avoir eu deux et plus partenaires sexuels au cours des 12 derniers mois contre 27,2% pour le reste de l'échantillon. “Il se pourrait que cela soit également dû au fait que ces personnes utilisent leur smartphone pour faire des rencontres via des applications, mais ils pourraient également négliger des relations plus normales à cause de l'utilisation excessive de leur smartphone”, estiment les enquêteurs.
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Cette étude est en tout cas l'une des premières à mettre en évidence un lien entre l'utilisation excessive des smartphones – au-delà de l'addiction aux jeux mobiles – et un risque sur la santé mentale. Un psychiatre membre du British Psychological Society, Dr Abigael San, cité par BBC, estime par exemple à l'aune de ces résultats que “ces effets sont bien réels et correspondent à des problèmes discutés avec les patients lors de sessions thérapeutiques”. Bien sûr, il faudra que plusieurs autres études confirment ces résultats. Mais des experts suggèrent depuis longtemps que l'addiction aux jeux mobiles, comme Candy Crush (qui est désormais considérée comme une maladie par l'OMS), devrait être inclue dans un trouble plus général de l'addiction aux écrans.
Qu'en pensez-vous ? Avez-vous le sentiment que votre smartphone nuit à vos performances scolaires, ou dans le cadre de votre travail ? Partagez votre retour dans les commentaires.
Source : BBC