RTX 3000 : Nvidia confirme que les pénuries perdureront jusqu’en 2022
Nvidia confire dans un communiqué de presse que les pénuries de cartes graphiques GeForce RTX 3000 (3090, 3080, 3070, 3060) vont perdurer toute l'année 2021 et ne devraient donc pas disparaître avant 2022. Le fondeur affirme néanmoins avoir réalisé des progrès significatifs pour fabriquer plus de GPU tout en révélant que les cartes dédiées au crypto-mining se vendent de mieux en mieux – de quoi faire baisser la pression sur la demande ?
Depuis leur lancement les cartes GeForce RTX 3090, 3080, 3070 et 3060 sont en pénurie chronique. Il faut dire à sa décharge que Nvidia doit se battre sur trois fronts. Il y a la pandémie du coronavirus, évidemment, qui perturbe profondément sa chaîne logistique au niveau mondial. Mais aussi le choix de sous-traiter la production de puces à des partenaires comme TSMC, basé à Taïwan : l'île est en ce moment frappée par une sécheresse inédite depuis 60 ans et TSMC est lui aussi impacté et a dû réduire sa production. A cela s'ajoute une très forte demande des gamers, mais aussi le cours de l'Ethereum et des cryptomonnaies en général qui incitent les particuliers et professionnels à acheter des cartes graphiques à des fins de crypto-mining.
Face à une crise d'une telle ampleur, Nvidia se fend régulièrement de points presse, que ce soit pour s'excuser pour les pénuries comme la firme le faisait au début de la crise, ou, comme maintenant, pour donner quelques infos sur l'évolution de la production et de l'approvisionnement des cartes graphiques. Le dernier commentaire de Nvidia sur le sujet a néanmoins eu lieu lundi lors d'une conférence avec les investisseurs. Les gamers ne sont évidemment pas les seuls impactés par les problèmes d'approvisionnement, Nvidia doit en effet démontrer sa capacité à surmonter la crise et profiter au maximum de la forte demande en cartes graphiques – au risque de voir ses parts de marché glisser au profit d'AMD.
Nvidia reconnaît que les pénuries vont continuer mais assure que la situation s'améliore
C'est donc dans ce contexte que la directrice financière de Nvidia Colette Kress a lancé la phrase que personne ne voulait entendre : “nous nous attendons à ce que la demande continue d'excéder l'offre pendant la plus grande partie de l'année 2021”. Mais qu'on se rassure, la situation n'est plus désespérée : “notre équipe opérations est agile et assure son rôle d'exécution de manière fantastique. Nous nous attendons à ce que nos approvisionnements augmentent d'ici la fin de l'année“. Hélas on ne sait plus si on doit prendre Nvidia au pied de la lettre question annonces de délais. En novembre, Nvidia assurait par exemple que les difficultés d'approvisionnement seraient réglées en quelques mois – elles restent pourtant encore la norme à ce jour.
Colette Kress assure pourtant que cette fois sera la bonne : l'offre devrait se renforcer significativement dès ce trimestre. Il reste néanmoins à voir si cela sera suffisant pour empêcher les scalpers, ces spéculateurs qui ont recours à des bots pour acheter des cartes en masse et les revendre plus cher, de rafler toutes les unités disponibles. Reste que le problème des cryptominers semble, lui, en voie de résolution. Pour enrayer les achats massifs de cartes pour miner des Ethers ou d'autres cryptomonnaies Nvidia a en effet lancé des cartes dédiées à ce marché, baptisées CMP.
Et elles commencent à se vendre : “pour les CMP nous attendons un chiffre d'affaires d'approximativement 150 millions de dollars, plus élevé que les 50 millions de dollars que nous avions inclus dans nos prévisions pour le premier trimestre 2021. L'avantage des CMP c'est qu'elles ne déplacement pas l'approvisionnement d'autres produits. Leur production s'ajoute au reste”, explique la responsable. On espère en tout cas comme le fondeur que ces difficultés seront vite dépassées. Récemment Nvidia a dévoilé une feuille de route particulièrement ambitieuse – qui suggère que Nvidia doit encore lancer des versions Ti et Ti Super des cartes RTX 3000 d'ici fin 2021 et une nouvelle génération dès 2022.
La feuille de route annonce en effet le successeur de l'architecture Ampere (baptisé probablement Lovelace) dès l'année prochaine. Toute la question est de savoir si Nvidia aura eu assez de temps d'ici là pour adapter durablement sa production, ou si les échéances de cette feuille de route ambitieuse seront inéluctablement renvoyées aux calendes grecques. Espérons simplement que ce problème ne finira pas par ressembler à l'interminable retard sur le 10 nm chez Intel.
Source : PC Mag