Samsung est attaqué en justice en France pour violations des droits de l’homme
Ce jeudi 11 février 2018, les ONG françaises Sherpa et Peuples Solidaires vont porter plainte contre Samsung pour pratiques commerciales trompeuses et violations des droits de l'homme. Les deux ONG s'appuient sur un lourd dossier à charge pour tenter de faire condamner le leader mondial du smartphone.
Selon nos confrères de France Inter, les deux associations estiment qu'il y a un énorme décalage entre les engagements éthiques de Samsung et la réalité de ses usines chinoises. En clair, le géant du smartphone affirme ne pas employer d'enfants dans ses manufactures mais plusieurs ONG sur place rapportent le contraire ! L'organisme China Labor Watch déclare en effet y avoir repéré de nombreux travailleurs clandestins de moins de 16 ans.
Samsung attaqué en justice en France par une ONG !
Les deux ONG dénoncent aussi les conditions de travail des usines de Samsung en Chine et en Corée du Sud. La plainte déposée à l'encontre du constructeur évoque des horaires abusifs, 12 heures par jour et 6 jours par semaine, et des conditions de travail “incompatibles avec la dignité humaine”. Pire encore, les ouvriers seraient contraints d'effectuer des tâches dangereuses sans protections. La plainte, de plus de 40 pages, dénonce aussi des cas d'empoisonnements au benzène et au méthanol.
Les ONG mettent en parallèle la situation avec les déclarations de Samsung sur son site web. La marque n'hésite en effet pas à communiquer sur son respect des législations locales et affirme vouloir “devenir l'une des entreprises les plus éthiques au monde”. Selon Sherpa et Peuples Solidaires, les déclarations de Samsung n'ont donc rien à voir avec la réalité du terrain. Pour Marie-Laure Guislain, représentante de Sherpa, le consommateur français, qui achète les smartphones de Samsung, ne veut plus être responsable de la violation des droits des travailleurs.
Ce n'est pas la première fois que Sherpa attaque Samsung en justice. En 2013, une plainte similaire avait été classée sans suite, par manque de preuves. Depuis, l'ONG a constitué un véritable dossier à charge contre le constructeur coréen. Pour le moment, Samsung n'a pas encore communiqué sur cette affaire.
Vous l'aurez remarqué, l'année commence plutôt mal pour les constructeurs de smartphones. Samsung n'est en effet pas le seul fabricant en pleins démêlés judiciaires. Le 8 janvier dernier, la justice française a ouvert une enquête à l'encontre d'Apple pour obsolescence programmée et tromperie. Depuis qu'elle a avoué ralentir certains iPhone plus anciens, la marque californienne encaisse de nombreuses critiques. Plus tôt, c'est le fabricant d'imprimantes Epson qui se retrouvait dans le collimateur de la justice.