Sans ces voitures, la pollution automobile aurait chuté de 30 %
D'après un rapport récent, les émissions carbones en provenance des voitures auraient pu baisser de 30 % sur les 12 dernières années. Sauf que la diminution est bien plus faible, la faute à ces véhicules en particulier.
L'essor des voitures électriques (VE) partout dans le monde est censé avoir un impact sur notre environnement. Il y en a de plus en plus et, ne dégageant pas les mêmes particules que les véhicules thermiques, on devrait mécaniquement observer une baisse régulière des émissions carbone en provenance des automobiles. Logique. C'est d'ailleurs ce qu'indique un récent rapport : l'augmentation du nombre de VE aurait entraîné une chute de 30 % de ces émissions polluantes sur les 12 dernières années. Pourquoi “aurait” ? Parce que ce n'est pas le cas.
En réalité, la baisse n'est que de 4,2 %. Pourtant, les voitures électriques demandent 3 à 6 fois moins qu'une thermique pour parcourir la même distance. La faute est ailleurs et tient en 3 lettres : SUV. Ce sigle signifiant Sport Utility Vehicule (Véhicule Utilitaire Sport) est passé dans le langage courant depuis des années. Et pour cause : la part de ces voitures au gabarit XL voire XXL n'a cessé de grimper. À cause des SUV, l'impact positif des VE sur la pollution a été presque annulé.
Cette catégorie de voitures a presque annulé le bénéfice des électriques sur l'environnement
Aujourd'hui, 51 % des nouvelles voitures sont catégorisées comme SUV. En moyenne, un tel engin pèse 1,5 tonne. Comme les constructeurs automobiles les vendent à un prix élevé alors qu'ils sont proportionnellement peu chers à produire, ils cherchent à en écouler le plus possible. Ce n'est pas pour rien que de plus en plus de mesures sont prises à l'encontre de ces véhicules. En garer un à Paris va devenir plus cher par exemple. Les SUV électriques ne valent pas forcément mieux, avec leurs batteries imposantes et leurs besoins énormes en énergie. WWF France souhaite d'ailleurs qu'ils soient exclus du bonus écologique.
Le phénomène n'est pas à pendre à la légère. Une étude montre que si les SUV étaient un pays, il serait le 6e plus gros émetteur de CO2 au monde, juste derrière le Japon. Le rapport conclu en appelant à inverser la tendance. Pour cela, les pays pourraient imposer un taille limite à tous les véhicules, électriques, thermiques et hybrides. Dans le même temps, il s'agirait de mettre en place des contrôles plus stricts sur les flottes d'entreprises, les taxis ou encore les voitures utilisées par les gouvernements.
Source : Global Fuel Economy Initiative