Santé : finalement les ondes de nos smartphones favoriseraient bien les cancers !
Les études se suivent et ne se ressemblent pas. Le problème des ondes de smartphones vient d’être à nouveau soulevé par une étude américaine. Selon ses résultats, les ondes auraient bien un impact sur la santé : elles favoriseraient les cancers.
Le National Toxicology Program (NTP) américain a mis en ligne jeudi dernier la première partie d’une étude de grande ampleur qui devrait rester dans les mémoires. Les scientifiques y ont démontré un lien entre deux cancers rares et l’expositions aux ondes des radiofréquences de 900 MHz, fréquences qui sont utilisées sur nos smartphones dans les normes GSM et CDMA.
Des moyens importants
Pour mener son étude, le Nation Toxicology Program n’a pas lésiné sur les moyens. Etalée sur deux ans et demi, l’étude a coûté plus de 20 millions de dollars. Chaque groupe d’animaux étudiés comptait 90 individus pour obtenir des statistiques vraiment fiables.
C’est la plus vaste étude de ce type conduite à ce jour sur le sujet. – Christopher Portier, toxilogue et ancien directeur adjoint du NTP –
Pour mener leur étude, les scientifiques ont exposé les animaux à un DAS (débit d’absorption spécifique) au dessus de la moyenne des smartphones du marché avoisinant 1 W/kg. Certains groupes ont donc été exposés à 1,5 W/kg, d’autres à 3 W/kg et enfin à 6 W/kg.
Des niveaux bien plus élevés que ceux auxquels nous sommes exposés et dans des conditions extrêmes. Des rats ont par exemple vu leur corps entier exposé 18 heures par jour durant toute leur vie, suivant le cycle suivant : 10 minutes d’expositions puis 10 minutes de “pause” et reprise de l’exposition.
Seuls les mâles sont touchés
Selon les premiers résultats dévoilés, les chercheurs ont dégagé plusieurs tendances. La première, c’est que contrairement à ce que l’on pourrait croire ce n’est pas le cerveau qui serait principalement touché mais le coeur. Les chercheurs expliquent avoir “une plus grande confiance dans l’association entre radiofréquences et lésions cardiaques, qu’avec les lésions cérébrales”.
L’autre élément surprenant, c’est que les effets sont différents selon les sexes. En fait, seuls les mâles sont touchés. Et cela n'a rien à voir avec une éventuelle stérilité, comme certaines études ont pu le mentionner.
Dans les mêmes conditions de test, les femelles exposées ne contractent pas les maladies développées par les mâles. Les chercheurs précisent tout de même qu’aucun cancer n’a été développé mais que des signes favorables à leur développement ont été relevés.
Un sujet sensible, l’ensemble des résultats attendu
Les ondes des smartphones dites électromagnétiques par le grand public sont un sujet extrêmement sensible. Beaucoup se battent pour obtenir une classification reconnaissant les ondes comme cancérogènes alors que d'autres expliquent que les ondes n'ont aucun effet. A l’heure actuelles elles ne sont classées que comme “cancérogènes possibles” par l’OMS.
Mais cette étude bouscule tout. Jusqu’à maintenant les études se sont suivies et se sont contredites mais aucune d’une aussi grande ampleur n’avait été menée. L’ensemble des résultats est donc très attendu. Il faudra encore attendre quelques mois précise le NTP.
Au Centre Internation de Recherche sur le Cancer, on préfère attendre également les résultats définitifs pour s’exprimer. Mais l’institution a déjà précisé :
Si cela s’avère nécessaire, en fonction de la nature des données qui seront apportées, le CIRC pourra réévaluer rapidement sa classification des ondes électromagnétiques des radiofréquences.
- Lire également : Les smartphones avec le meilleur et le pire DAS
Le NTP a donc mis un sacré coup de pied dans la fourmilière. Christophe Portier, ancien directeur adjoint du NTP explique :
(Les résultats partiels présentés devraient suffire à ce que) les pouvoirs publics investissent plus, sans attendre, dans la recherche scientifique sur les impacts sanitaires de ces technologies (…) Vu l’usage mondial généralisé des appareils de communications mobiles, par des utilisateurs de tous âges, même une augmentation très faible de l’incidence d’une maladie résultat d’une exposition aux rayonnements électromagnétiques pourrait avoir des conséquences importantes pour la santé publique.