Scandale Facebook : trois questions sur Android et les réponses de Mark Zuckerberg
Le scandale Facebook et les auditions du patron du réseau social Mark Zuckerberg continuent et Android était au coeur de trois questions des sénateurs américains. Les responsables politiques ont demandé au PDG des précisions sur la collecte de données sur les smartphones Android, en particulier des métadonnées sur les appels ou les SMS, et le pistage supposé réalisé par les applications de la firme. Hélas, le manque de maîtrise technique précise des sénateurs n'a pas permis d'évacuer tous les doutes autour du comportement de l'application sur Android.
Le scandale Facebook et l'audition de Mark Zuckerberg devant le Congrès continue : le patron du plus gros réseau social du web a été interrogé autour d'Android à trois reprises. Les questions des sénateurs étaient motivées par les soupçons de collecte de données massive via les applications de Facebook sur les smartphones Android. Nous vous en parlions d'ailleurs, Facebook avait admis collecter des données sur les appels et SMS des utilisateurs Android.
Scandale Facebook : les réponses à trois questions sur Android
Question 1 : Facebook collecte-t-il des données sur les appels et SMS des utilisateurs ?
Le sénateur Roger Wicker a ainsi lancé : “est-il vrai que – comme cela a été récemment révélé – Facebook collecte l'historique des appels et SMS de ses utilisateurs sous Android ?”. Et Mark Zuckerberg de répondre : “Sénateur, nous avons une applications qui s'appelle Messenger et qui sert à envoyer des messages à vos amis Facebook. Et cette application offre aux gens une op[tions pour synchroniser leurs messages texte dans l'application de messagerie, de telle sorte à ce que vous n'ayez besoin que d'une seule application pour centraliser vos messages à un seul endroit […] c'est une fonctionnalité qu'il faut activer manuellement”, a-t-il assuré.
Plus tard, le sénateur lui demande si les mineurs entre 13 et 17 ans peuvent eux aussi activer la fonctionnalité. Mark Zuckerberg assure alors “je ne sais pas, nous allons nous renseigner”. Sur ce sujet, il manque encore de vraies réponses : personne n'a demandé par exemple si ces données étaient stockées sur les serveurs de la firme et exploitées. Personne n'a également demandé plus largement si Facebook utilisait ces données à d'autres fins que celles annoncées.
Question 2 : des données sur les destinataires des SMS sont-elles forcément collectées lorsque l'option est activée ?
Le sénateur Roy Blunt a posé cette question : “est-ce que je peux choisir d'en sortir ? Est-ce que je peux dire ‘je suis d'accord pour que vous analysiez ce que je dis sur Facebook, mais je ne veux pas que vous analysiez ce que j'envoie via SMS à quelqu'un d'autre, hors de Facebook, sur un smartphone Android'?”. Réponse de Mark Zuckerberg : “Oui Mr le Sénateur. En général, Facebook ne collecte pas de données issues d'autres applications que vous utilisez. Il se peux qu'il y ait certaines informations spécifiques sur l'appareil que vous utilisez dont Facebook ait besoin de comprendre pour offrir le service. Mais ai vous utilisez Google ou que vous utilisez une application quelconque pour les SMS, Facebook e le verra pas”.
Le sénateur insiste : “cela a-t-il toujours été le cas ? Ou cela est-il une addition récente sur comment gérer ces autres façons de communiquer ?”. Mark Zuckerberg : “Sénateur de ce que je comprends c'est ainsi que les systèmes d'exploitation mobile sont construits”. Le sénateur tente de poursuivre dans le filon avec une question intéressante sur le détail des autorisations, mais suffisamment confuse pour que Mark Zuckerberg puisse refuser d'y répondre. Ainsi là encore la réponse est restée très superficielle : aucune info technique sur la manière dont les données passent des applications téléphone et SMS à Facebook lorsque l'option est activée. Et aucune réponse sur les permissions demandées sous Android, et la possibilité d'en refuser éventuellement certaines…
Question 3 : le contenu d'appels ou de messages texte a-t-il été collecté ?
Le sénateur Roy Heller demande : “Avez vous déjà collecté le contenu d'appels téléphoniques ou de messages au travers de l'application Facebook ou du service”. Mark Zuckerberg : “Sénateur, je ne crois pas que nous ayons jamais collecté le contenu d'appels téléphoniques. Nous avons une application Messenger qui permet aux personnes d'envoyer des messages à la plupart de leurs amis Facebook. Et nous faisons en sorte que le système d'exploitation Android les autorise à utiliser cette application en tant que client à la fois pour les messages Facebook et les SMS. Donc nous autorisons les personnes à importer leurs textos là dedans”.
Mark Zuckerberg a admis que lorsque l'option est activée, les données sur les appels et les SMS sont importés dans l'application. Mais là encore beaucoup de questions restent en suspens. On aurait aimé par exemple que soit demandé en quoi la version Android de Facebook fonctionne différemment de la version iOS sur le plan de la collecte de données. Quel rôle Android joue-t-il vraiment dans les scandales qui entourent Facebook ? Que pensez-vous de ces réponses (mais aussi des questions) ? Qu'auriez-vous aimé demander au patron de Facebook ? Partagez votre avis dans les commentaires !