Rachat de SFR : Bouygues admet avoir fait une première offre “qui n’a pas abouti” à Patrick Drahi
Mise à jour du 14 juin à 14H10 : Peu après les révélations du Canard Enchaîné, Bouygues Télécom a avoué qu'un « un contact qui n’a pas abouti a eu lieu avec Altice » à nos confrères du Monde. De son côté, SFR a nié en bloc les rumeurs d'un rapprochement. D'après l'opérateur de Martin Bouygues, aucune suite n'a été donnée à cette proposition de rachat.
Le rachat de SFR par Bouygues Télécom se précise ! D'après de nouvelles informations, Martin Bouygues aurait récemment fait une nouvelle proposition de rachat à Patrick Drahi. Le dirigeant d'Altice aurait décliné la proposition en imposant de nouvelles exigences à son rival. Aux dernières nouvelles, les deux opérateurs en sont au “début de la négociation”.
Souvenez-vous : d'après de récentes informations en provenance du Figaro, Bouygues Télécom a tenté de racheter SFR au printemps 2018. Les négociations entre les deux opérateurs seraient toujours en cours. D'après nos confrères du Canard Enchaîné, une rencontre au sommet entre Patrick Drahi, le patron d'Altice, et Martin Bouygues, le PDG et actionnaire de Bouygues Telecom, a même été organisée le 29 mai dernier.
SFR : Bouygues Télécom a fait une nouvelle offre de rachat !
Lors de ce meeting, Martin Bouygues a proposé de racheter 51% des parts de SFR. De son côté, le fonds d'investissement américain CVC Partners s'approprierait 25% des parts du télécom. Patrick Drahi conservera quant à lui les 24% restants. Avant de dévoiler sa proposition, Martin Bouygues aurait même obtenu l'accord de l'Elysée, souligne le Canard Enchaîné.
En retour, Patrick Drahi a contre-attaqué avec des exigences revues à la hausse. L'homme d'affaires demande jusqu'à 24 milliards d'euros pour le rachat de SFR. Cette valorisation comprend les 9 milliards d’euros que valent l'opérateur, et ses 15 milliards d'euros de dettes.
A titre de comparaison, c'est 7 milliards de plus que le prix payé par Altice pour mettre la main sur SFR en 2014. Patrick Drahi aurait même demandé la moitié du capital de la fusion entre SFR et Bouygues Télécom pour finaliser l'accord. Selon le Canard Enchaîné, les négociations entre les deux opérateurs n'en sont encore qu'à leurs balbutiements.
Comme le souligne l'hebdomadaire, ce rachat interviendrait dans un contexte particulièrement favorable. Après une véritable hémorragie de son parc d'abonnés en 2017, la valorisation de SFR a été revue à la baisse. De son côté, Bouygues Télécom a engrangé 68 millions d’euros de bénéfices au premier trimestre 2018. L'opérateur profite donc d'un confortable trésor de guerre pour mettre de l'argent sur la table des négociations.
Cerise sur le gâteau : l'Arcep ne s'oppose plus à un retour à un marché de 3 opérateurs en France. Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James, souligne qu'une fusion permettrait à Bouygues et SFR de s'emparer de 39% du marché de la téléphonie mobile en France et permettrait aux deux opérateurs de dégager 2 milliards de revenus supplémentaires.Malgré les démentis, un rachat sera-t-il bientôt une réalité ? Quelles seraient les conséquences d'un rachat de SFR par Bouygues ?