[MAJ] SFR-Numericable et la Ville de Paris ont trouvé un accord, pas de coupure pour les abonnés !
Evoqué hier, le conflit qui opposait la ville de Paris à SFR Numéricable a finalement été résolu. Initialement, le cablo-opérateur avait refusé de régler les 8 millions d'euros qu'il devait à la commune. Celle-ci avait alors menacé de couper, purement et simplement, téléphone et télévision à ses abonnés. Toutefois, dans la soirée d'hier, la Mairie de Paris publiait un communiqué de presse dans lequel on pouvait lire :
A l’occasion d’une rencontre entre les équipes de Numéricable et le cabinet de la Maire de Paris, la direction générale de l’entreprise a assuré qu’elle solderait ses 8,37M€ de redevances impayées et signerait avec la Ville une nouvelle convention d’occupation du domaine public, conforme à la réglementation.
Au cours de la journée d'hier, la direction générale de Numéricable s'est, en effet, entretenue avec le directeur de cabinet de la Maire de Paris afin de trouver un accord.
Lors de cette réunion, qui s’est tenue jeudi après-midi, Numéricable a annoncé sa décision de solder l’intégralité de ses impayés et à retiré ses recours devant la justice administrative.
En résumé, il n'y aura pas de coupure. Dommage, néanmoins qu'il ait fallu menacer les abonnés avant que les deux parties puissent dialoguer.
Nouvelle polémique autour de SFR-Numericable ! Comme si l'opérateur n'en avait pas eu assez cette année, le voilà maintenant opposé à la ville de Paris pour des problèmes de gros sous. Le problème c'est que ce sont les abonnés qui pourraient trinquer, la ville de Paris menaçant de leur couper téléphone et télévision si SFR-Numericable ne cède pas.
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Entre la maire de Paris, Anne Hidalgo, et SFR-Numericable la guerre est lancée. Selon le journal Le Monde, la Ville de Paris a envoyé un courrier le 26 juin au deuxième opérateur français pour lui demander de démonter ses installations dans la capitale et de remettre en état les locaux qu'il occupe.
Si SFR-Numericable n'a pas répondu à cette demande avant le 10 août, la ville de Paris menace de couper purement et simplement les connexions des abonnés. Mais pas seulement puisque les clients Bouygues Telecom utilisant le réseau fibre de Numericable (FTTLA) auront la télévision, internet et le téléphone coupés.
SFR-Numericable ne paie pas ses loyers
Pourquoi une telle mesure ? Il faut remonter à 2009 pour comprendre toute l'histoire. En 2009, la ville de Paris et les opérateurs ont signé une convention qui revoyait à la hausse les tarifs des loyers pour l'occupation de locaux utilisés pour déployer leur réseau parisien.
Tous les opérateurs ont signé, sauf Numericable qui a préféré rester lié à la ville de Paris par une convention de 2005. Ses loyers auraient dû augmenter en moyenne de 62 772 euros par an. Mais l'échéance de cette convention était fixée au 10 février dernier, ce qui signifie que depuis SFR-Numericable occupe les locaux sans droit ni titre. Pour faire simple l'opérateur squatte.
Nous souhaitons payer le juste prix, c’est-à-dire pour la surface que nous utilisons réellement (…) Notre groupe a investi massivement à Paris et va continuer à le faire, dans la fibre comme dans la 4G – Jérôme Yomtov, secrétaire général de SFR-Numericable –
Le message de SFR-Numericable est clair : si l'opérateur a refusé d'apposer sa signature à la convention de 2009 c'est parce qu'il n'approuve pas le mode de calcul de la ville. Les 871,99 euros par mètre carré pour 2014 proposés par la ville sont trop élevés pour l'opérateur qui souhaite obtenir un tarif préférentiel et une assiette de calcul différente.
Pour faire simple, si la ville accorde un tarif préférentiel à SFR-Numericable, elle devra également le faire pour les dix-sept autres opérateurs ayant signé la convention de 2009. Ceci augmenterait les risques de contentieux et les demandes de régularisation des trop perçus depuis 2009.
Mais ce n'est pas la seule raison du refus de la mairie de Paris d'entendre les demandes de SFR-Numericable. Car non seulement l'opérateur est le seul à rechigner à verser les loyers que ses concurrents ont accepté de verser mais en plus, la ville de Paris a constaté des impayés de SFR-Numericable entre 2008 et 2013.
Et à cette échelle, il ne s'agit pas de petits retards de loyers : la somme totale due par SFR-Numericable s'élève à 8,37 millions d'euros ! Entre ses fournisseurs et ses loyers, Numericable ne semble pas vouloir payer grand chose.
Les abonnés pourraient trinquer
Si SFR-Numericable campe sur ses positions et tient tête à la maire de Paris, les installations pourraient tout simplement être “désactivées” ce qui affecterait des millions de foyers. En effet, pour le téléphone par exemple, tous les réseaux télécoms nationaux des opérateurs s'interconnectent à Paris. Conséquences, tous les abonnés de Numericable, soit 1,7 million de clients pourraient voir leur ligne coupée, et par la même occasion, internet et la télévision (magie de la box).
Mais ce n'est pas tout puisque l'offre fibre de Bouygues Telecom, que SFR-Numericable a d'ailleurs tenté de racheter récemment, utilise également les réseaux de Numericable. Bouygues Telecom loue en fait une partie du réseau pour clients. Au total, il y aurait également 2,4 millions d'abonnés Bouygues Telecom qui pourraient voir leur ligne coupée.
Au total, 4,1 millions d'abonnés se verraient privés de téléphone, d'internet et de télévision. Et c'est sans compter les réseaux câblés qui permettent de fournir la télévision par câble dans les immeubles collectifs, très nombreux à Paris.
Même si une telle décision serait impopulaire pour la ville de Paris, la mairie ne se prive pas de menacer SFR-Numericable de procéder elle-même au retrait des installations à partir du 11 août prochain si l'opérateur refuse toujours de régulariser sa situation, c'est-à-dire signer la convention de 2009 et acquitter les impayés.
Verdit le 11 août, date à laquelle des millions de parisiens pourraient se retrouver sans aucune connexion. Les abonnés sont les dindons de la farce vous avez dit ? Oui, ça en a tout l'air.