SFR : son PDG rêve d’une offre fixe à 150 euros par mois, comme aux Etats-Unis

Le PDG de SFR a parfois tendance à faire des déclarations qui finissent par le dépasser. Et les propos qu’il a tenus lors des Rencontres Cinématographiques de Dijon risquent de faire grincer des dents. En effet, il n’a pas hésité à affirmer qu’il rêvait et réfléchissait même à une offre fixe Triple Play à 150 euros par mois, comme aux Etats-Unis. Rien que ça.

Pour 30 euros par mois, c’est à dire pour 1 euro par jour, le prix d’un café, on a accès à la téléphonie illimitée, Internet illimité et 200 chaînes de télévision. Avec ça, on ne rémunèrera jamais la création ! Il faut appeler un chat, un chat : si on ne peut pas renchérir le montant des abonnements payés en France, il y aura un problème majeur sur la création.

Voilà les propos qu’a tenus Michel Combes, PDG de SFR suite à des déclarations faites lors d’un entretien au cours des Rencontres Cinématographiques. Pour faire simple, le PDG de SFR est prêt à financer le développement des oeuvres cinématographiques à condition que les consommateurs acceptent de payer les abonnements fixe Triple Play cinq fois plus chers. Il expliquait alors :

Je suis prêt à financer le développement des oeuvres. En échange, discutons des modalités de distribution (…) J’ai besoin de monétiser du contenu pour pouvoir vous (l’industrie du cinéma) rémunérer.

Il a fait alors un parallèle avec les abonnements Triple Play aux Etats-Unis où “on augmente la valeur de l’abonnement” et “personne ne se plaint”. Il n’a d’ailleurs pas caché son goût pour le système mis en place aux Etats-Unis avec des abonnements à 150 dollars par mois. Il affirmait alors :

On regarde ces abonnements avec intérêt (…) Il faudrait qu’en France, on arrête le consumérisme fou qui nous pénalise et donc que les services soient payés à leur juste valeur (…) Travaillons ensemble pour que le client soit satisfait de payer ! (…) SFR est, je pense, la seule entreprise en France qui a essayé d’augmenter un peu ses prix pour refléter à la fois la qualité du vecteur de distribution – la fibre optique – et celle des contenus.

Nous ne commenterons pas le point sur l’augmentation des prix chez SFR, tout ou presque a déjà été dit. Pour le reste, et pour faire simple, selon Michel Combes, les prix ont été tellement tirés vers le bas en France qu’il est impossible aujourd’hui d’aller vers la qualité. Car qui dit qualité dit prix en hausse. De là à les multiplier par cinq, il ne faudrait tout de même pas pousser.

Les Etats-Unis ce n’est pas la France

Ce qu’oublie de préciser Michel Combes, c’est que les Etats-Unis, ce n’est pas tout à fait la France. D’abord, les salaires ne sont pas tout à fait les mêmes à des postes similaires. Par ailleurs, sur de nombreux produits, les prix sont bien plus avantageux aux Etats-Unis qu’en France (en comptant les taxes).

Aussi, le réseau américain est principalement câblé, ce qui n’est pas le cas de la France où nous sommes encore en retard. D’ailleurs, le territoire américain est bien plus vaste que celui de la France. Les investissements sont loin d’être les mêmes sur une telle superficie, il est donc logique que les prix soient plus élevés. A côté, la France c’est “a piece of cake”.

Enfin, on notera que la tendance aux Etats-Unis n’est pas à l’augmentation mais à la diminution des prix. Google Fiber par exemple souhaite réellement baisser le coût moyen d’un abonnement fixe Triple Play aux Etats-Unis. Evidemment, tout ceci, Michel Combes évite de le préciser.

https://www.phonandroid.com/sfr-nouvelle-politique-operateur-veritable-enfer.html

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