SFR vend 100% de ses pylônes pour éponger ses dettes
SFR a décidé de vendre le reste de ses pylônes à l'espagnol Cellnex – de quoi éponger la somme de 3,2 milliards d'euros que Altice Europe a dû débourser en 2020 pour sortir de la bourse d'Amsterdam. Altice Europe reste un groupe très fortement endetté.
Revenons au tout début de cette histoire. Entre 2013 et 2017, Altice, agrégat de plusieurs opérateurs dont SFR et Numericable, détenu par Patrick Drahi poursuit une stratégie expansionniste. Le nouveau groupe laisse filer la dépense pour acquérir d'autres opérateurs en France et dans le monde – et se développer dans de nouveaux segments, notamment les médias et la télévision.
La dette du groupe explose, au point d'atteindre 49,3 milliards d'euros fin 2017. Après une série de restructurations et un recentrage, Altice a réussi depuis à rassurer les marchés, tout en faisant fondre sa dette de plus de 20 milliards d'euros – en juin 2020, celle-ci était de 29 milliards d'euros. On parlait déjà alors de la vente des nombreux pylônes détenus par SFR pour éponger la dette d'Altice.
SFR rembourse son retrait de la bourse d'Amsterdam en vendant le reste de ses pylônes
Patrick Drahi a alors rassemblé ses 10500 sites d'antennes dans une nouvelle société baptisée Hivory. Puis a vendu 49,9% du capital au fonds d'investissement américain KKR ce qui a permis au groupe de récupérer 2,5 milliards d'euros. Entre-temps, Patrick Drahi a retiré l'opérateur SFR de la bourse d'Amsterdam. Le groupe était détenu à 95% par Altice Europe, lui-même détenu à 100% par Patrick Drahi. Il a donc fallu racheter les 5% d'actions restantes – pour la somme de 3,2 milliards d'euros.
Pour éviter de creuser encore davantage les dettes d'Altice Europe, le groupe a donc décidé de vendre le reste de ses participations dans Hivory à l'opérateur de pylônes espagnol Cellnex. Dans une déclaration reprise par Capital, le directeur de Cellnex Tobias Martinez explique que ce rachat “contribuera d'une part à l'atteinte des objectifs des acteurs du secteur concernant la couverture numérique du territoire avec l'élimination des zones blanches et, d'autre part, à l'extension efficace et fluide de la 5G”.
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Cellnex détient en effet en France déjà de nombreux sites d'antennes qu'il loue à SFR, Bouygues et Free Mobile. Grâce à ce rachat, Cellnex détient désormais plus de 120 000 sites dans 11 pays d'Europe, ce qui en fait un acteur incontournable sur le continent.
Source : Capital