Smartphone-taser : les armes électriques se multiplient aux frontières
Une phénomène inquiète de plus en en plus les autorités depuis quelques années, les armes électriques. Parce que leur fabrication n’est pas très complexe, parce qu’elles se trouvent dans une catégorie d’armes les rendant légales (dans un cadre déterminé, bien sûr) et parce qu’internet en facilite aujourd’hui l’achat, les douanes française trouvent de plus en plus de ces armes de contact dans des colis entrant sur le territoire.
Le problème principal, au delà du danger inhérent de toute arme, est que depuis quelques temps maintenant, ces tasers se déguisent, devenant ce que l’on appelle des « armes par destination », à savoir des objets détournés de leur usage pour devenir dangereux.
Bien sûr, les smartphones ne font pas exceptions, et il s'agit de quelque chose de bien plus puissant que le bracelet Pavlok envoyant des petites décharges pour nous faire changer nos habitudes. C’est l’agression récente d’une jeune femme qui a alerté la police de ce phénomène qui était déjà bien connu des douanes. L’agresseur a ainsi utilisé un iPhone 4 entouré d’une coque de protection (le terme semble bien ironique, évidemment) pour attaquer la jeune femme.
La police de Rennes, où a eu lieu l’agression, a vite rédigé un signalement nationale avertissant de l’existence de tels objets et du problème qu’ils soulèvent par leur nature même, celui d’être plus difficilement identifiables qu’une arme classique.
Le phénomène n’est pas limité aux coques de smartphones et cela fait trois ans que les douanes trouvent des faux téléphones, lampes de poches, paquet de cigarettes et rouge-à-lèvres se révélant être des tasers. Les mêmes sources indiquent en revanche que le phénomène est encore marginal mais qu’il a tout de même augmenté ses dernières années.
Il vaudrait mieux que la situation ne déborde pas plus, quand on sait qu’un des problèmes de ces appareils est qu’ils ne respectent pas les normes de fabrication, les rendant potentiellement très dangereux alors qu'ils devraient «seulement» permettre une immobilisation. De son côté, le fabricant de la coque vend son produit comme ne causant aucune séquelle et étant particulièrement adapté en cas de vol à l'arraché.
Ainsi, si la justice autorise en théorie ces armes sur le papier, car appartenant à la catégorie D (valable uniquement pour les taser par contact et non à distance), leur caractère dissimulé et leur non respect des normes les place dans une zone flou de la loi. Moralité, si vous aimez le détournement, transformez donc votre smartphone en clef.