Snapchat serait le nouveau repaire de la prostitution de mineures selon Ovidie
S’il n’est plus présent à la sortie des écoles, l’exhibitionniste a trouvé son nouveau terrain de jeu : Snapchat. Le réseau social préféré des jeunes est de plus en plus pointé du doigt comme un vecteur de harcèlement, de propagation de contenus pornographiques et même de prostitution de mineur. Ovidie, ancienne réalisatrice de film pour adulte qui lutte aujourd'hui pour la prévention et l'éducation des adolescents, témoigne de ces risques.
Les réseaux sociaux et les smartphones n’ont pas facilité l’éducation des enfants et des adolescents. Notamment en matière d’éducation sexuelle. Les « digital natives », nés avec un smartphone dans les mains et qui glissent leur doigt sur un cadre photo en pensant très sérieusement qu’elle va changer, adoptent très facilement les outils numériques et savent de mieux en mieux contourner les protections que leurs parents tentent de mettre en place.
Lire également : Instagram lance une nouvelle fonctionnalité pour lutter contre le harcèlement en ligne
Les dangers sont toujours les mêmes. Exposition précoce à la pornographie. Harcèlement. Ou encore prostitution des mineurs. Internet et les réseaux sociaux en sont aujourd’hui l’un des principaux vecteurs. Et Snapchat, la messagerie principalement utilisée par les adolescents, en fait naturellement partie, avec des faits et des chiffres qui sont parfois choquants.
Dans un entretien accordé aux Inrockuptibles, Eloïse Becht, ancienne actrice et réalisatrice de films pour adulte connue sous le pseudonyme Ovidie, reconvertie dans le féminisme, l’écriture et la production de documentaire, affirme qu’un adolescent peut s’abonner à un compte de vidéos pornographiques sur Snapchat et que des réseaux de prostitution de mineur y sont installés.
Toutes les adolescentes ont déjà reçu un dick pic
Toutefois, ce n’est pas la pratique la plus courante. Ce sont les « dick pics », des photos de pénis que des hommes envoient sur Snapchat à de parfaites inconnues. Quasiment la totalité des lycéennes interrogées par Eloïse Becht lors de ces interventions dans des établissements scolaires ont reçu au moins une fois un « dick pic ». Une pratique qu’elle compare bien sûr aux exhibitionnistes. Le but est le même : « déranger, choquer et asseoir une forme de domination ». Mais le médium a changé et a investi l’espace numérique. « Des hommes créent de faux comptes sur Snapchat et envoient des photos de leur sexe à des jeunes filles », explique-t-elle.
Lire aussi : YouTube fait le ménage : insultes et menaces dans les vidéos sont désormais interdites
Eloïse Becht anime un podcast appelé « Intime et Politique », des conversations qu’elle entretient, notamment, mais pas exclusivement, avec sa fille de 14 ans, laquelle est exposée, comme tous les autres adolescents, aux dangers du harcèlement, que ce soit dans la rue ou sous forme de messages à caractère sexuel. Son but : inciter le dialogue générationnel dans les familles sur ces sujets particulièrement complexes à aborder. Et qui touche près de trois femmes sur quatre en France.
Source : Les Inrockuptibles