Les smartphones haut de gamme risquent-ils tous la surchauffe ?
Mené par l'Institut Tirias Research, un benchmark destiné à mesurer les problèmes de surchauffe au sein des smartphones actuels a été organisé. Le magazine EETimes en fait état et apporte un début d'explication quant à ces problèmes faisant grand bruit depuis plusieurs semaines au sujet du Snapdragon 810.
- Lire également : Rumeur : le snapdragon 820 chaufferait autant que le 82
Les smartphones actuels sont conçus de façon à respecter au maximum un équilibre entre performances et autonomie de batterie. Cependant, ces dites performances augmentant de jour en jour, ne commenceraient-elles pas à trop tirer sur la corde, ne favoriseraient-elles pas une augmentation des ressources et par conséquent une trop forte augmentation de la température ?
Une des premières démarches réalisées par les constructeurs a été de multiplier le nombre de noyaux ainsi, les capacités des appareils se sont vues décuplées. Nous parlons aujourd'hui de processeurs dix cœur. Tout ceci influe grandement sur les changements de température, cela va de soi.
Une autre cause de surchauffe découle directement de la loi de Moore induisant qu'en micro-informatique, la puissance des processeurs double tous les deux ans environ. Leur puissance double et leur taille se réduit, aussi, cela implique un rapprochement toujours plus extrême entre les composants. Cette proximité peut également induire un accroissement de la chaleur.
Des techniques de réduction de consommation sont alors employées, comme le clockgating permettant de désactiver les signaux d'horloges sur des parties inactives du circuit. Mais cela ne résout pas tout. D'autres composants sont aussi responsables de surchauffes, comme les capteurs photo, entre autres. Une captation de video en 4K peut rapidement causer des dégâts, rappelons-nous le Xperia Z3+.
Ces problèmes ne sont d'ailleurs en rien arrangés avec les tendances esthétiques qui poussent vers des modèles toujours plus fins et formés de matériaux résistants comme…le métal. Aussi, le choix de ce matériau devrait pousser le constructeur à ne pas se louper dans la confection de ses smartphones. Voilà notamment pourquoi des capteurs thermiques sont installés, des valeurs de références sont fixées par les fabricants puis enregistrées afin de tenir un niveau de vigilance constant.
Le benchmark
Tirias Research a donc passé en revue quatre modèles de smartphones différents afin de tirer au clair les accusations accablant le Snapdragon 810. Face à l'Exynos 7420 du Samsung Galaxy S6, les ZTE Nubia Z9 Max, HTC One M9 et Xiaomi Mi Note Pro ont donc été auscultés à la caméra thermique durant différentes épreuves d'effort.
Lors d'un enregistrement vidéo, le Mi Note Pro décroche ici la palme de la plus grosse montée de chaleur avec 42,2°C lors d'un enregistrement vidéo 4K de 5 minutes, ce qui est en soi pas si étonnant vu les problèmes qu'on lui connaissait. Le Galaxy S6 suit de près. Naturellement, aux côtés de ces écrans Quad HD, le HTC avec son écran Full HD ne risquait pas la surchauffe.
Lors d'une utilisation intensive avec un jeu vidéo, c'est à nouveau le Mi Note Pro qui remporte la manche avec 35,1°C à l'avant et 36,5°C à l'arrière. Cependant, il faut préciser que le jeu n'exploitait vraisemblablement pas toutes les SoC des smartphones ce qui n'a pas dû provoquer de réelle surchauffe au niveau du processeur.
Pour finir, le GFXBench graphique place le Samsung Galaxy S6 en tête avec 41°C à l'arrière. Le HTC One M9 reste au calme avec ses 33°C, là où le Xiaomi Mi Note Pro se permet un petit 35°C. La question qui ressort de cette étude comparative reste le fossé creusé entre le Samsung et le Xiaomi. Tout deux Quad HD, mais présentant une différence aussi nette.
EETimes précise toutefois que si lors des tests initiaux, certains smartphones ont réellement surchauffés, notamment le HTC. Il faut en conclure que lors de ce test ci, les firmwares des processeurs ont été mis à jour et donc underclockés afin d'éviter tout risque de surchauffe. En d'autre termes, l'étude a été un peu parasitée par cette modification.
Nous retenons donc qu'il faut avant tout se méfier des annonces car certaines performances promises par les constructeurs peuvent en réalité s'avérer en deçà des attentes. Aussi, chaque smartphone dispose d'un traitement différent au niveau de son processeur, certains intégrant mieux qu'un autre ses composants. Tous présentent une prédisposition à la surchauffe mais certains la gèrent mieux que d'autres.
via