StopCovid : l’Europe critique l’application française incompatible avec les pays voisins
La commissaire européenne chargée du numérique et de la concurrence Margrethe Vestager s'est montrée critique envers StopCovid. Elle reproche à la France d'avoir opté pour un modèle centralisé qui est très difficile à concilier avec les applications décentralisées et plus protectrices des données retenues dans la plupart des pays d'Europe.
Vous la connaissez sans doute grâce aux amendes record contre Google ou d'autres géants américains. Margrethe Vestager était devant la Commission des Affaires Européennes et des Affaires Economiques du Sénat, mardi 16 juin 2020 en visioconférence. La Commissaire en charge du Numérique et de la Concurrence en a profité pour revenir sur l'application de contact tracing française baptisée StopCovid.
StopCovid sera difficile à connecter aux autres solutions européennes
Vous pouvez consulter le passage dans la vidéo sur le site du Sénat (1:01:54) :
“Il semble que les Etats-membres aient une appétance à développer leur propre application de tracking. Nous avons appelé à un effort européen. Je crois que ces différentes applications seront une forme de test pour essayer par exemple de répondre à la préoccupation quant à la protection des données personnelles et également dans son efficacité pour nous aider à combattre le virus.”
“Les Etats-membres se sont mis d'accord sur des spécifications techniques et sur une décentralisation des données de ces téléphones. Cela met la France dans une situation spécifique car il faut un système décentralisé, il y a des questions d’interopérabilité et avec un système que la France a appelé de ses voeux”, tance la Commissaire.
Et Margrethe Vestager d'ajouter qu'il est “plus délicat de développer les normes techniques d’interopérabilité entre des systèmes décentralisés – ce qui je pense sera la norme – et le système centralisé développé par la France”.
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Traduction : la France fait beaucoup de déclarations mais opte paradoxalement pour une solution à contre-courant des autres pays européens, moins protectrice des données, et de facto difficile à connecter avec d'autres solutions. Ce qui pourrait en miner l'efficacité.