Surprise, vos données anonymes ne le sont pas du tout !
Vous pensiez que vos données anonymes l’étaient vraiment ? Une étude menée par des chercheurs belges et britanniques tire la sonnette d’alarme. En réalité, les propriétaires de ces données dites « anonymes » peuvent facilement être identifiés.
Les GAFAM sont souvent pointées du doigt pour leur exploitation des données personnelles. Facebook vient d'ailleurs d'écoper de 5 milliards d'euros d'amende suite à l'affaire Cambridge Analytica. Toutefois, d’autres entreprises, moins puissantes, en font tout autant. Certaines vont même plus loin puisqu’elles assurent que les données récoltées sont “anonymisées”. “Faux !” nous disent des chercheurs de l’Université catholique de Louvain (Belgique) et de l’Imperial College de Londres. D’après leur étude publiée dans le journal Nature Communications, les données “anonymisées” sont une supercherie et ne respectent pas les règles du RGPD et du Consumer Privacy Act.
Pour le prouver, ils ont développé un système de Machine Learning afin d’évaluer les probabilités d’identification d’une personne dite “anonymisée”. Grâce à plusieurs données contenant des caractéristiques démographiques, ils ont réussi très facilement à ré-identifier des personnes “anonymes”.
99% des Américains ré-identifiables
Même s’il existe de nombreux hommes âgés de la trentaine et vivant à New York City, peu d’entre eux sont également nés le 5 janvier 2019, conduisent une voiture de sport rouge et ont deux enfants et un chien. – Luc Rocher, directeur de l’étude –
Comme l’explique Luc Rocher, les algorithmes développés permettent d’identifier une personne à partir de données générales. Ce système d’entonnoir permet de ré-identifier une personne à partir de 15 critères démographiques minimum (âge, genre, lieu, situation familiale, métier, etc.).
Réunir autant de critères vous paraît compliqué ? Détrompez-vous. En moyenne, 83% des individus peuvent être ré-identifiés à partir de trois critères : le genre, la date de naissance et le code postal. Plus inquiétant encore, l’étude mentionne l’entreprise Data Broker Experian qui a réuni 248 attributs par foyer pour 120 millions d’Américains. Au total, 99% des Américains peuvent être ré-identifiés.